Me Charles Tchoungang (Bâtonnier de l’Ordre national des avocats du Cameroun) a été condamné à Paris

Par Jacques DOO BELL | Le Messager
- 05-Jul-2006 - 08h30   81943                      
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Le Bâtonnier de l’Ordre national des avocats du Cameroun, Me Charles Tchoungang, condamné le 21 juin dernier à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris. Un mandat d’arrêt international a en outre été décerné contre lui... Une affaire aux relents de cabale
Le Bâtonnier de l’Ordre national des avocats du Cameroun, Me Charles Tchoungang, condamné le 21 juin dernier à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris. Un mandat d’arrêt international a en outre été décerné contre lui. C’est la substance d’une information diffusée en boucle les 30 juin et 1er juillet par Radio France Internationale. A en croire la radio mondiale, le tout nouveau bâtonnier aurait été condamné sur plainte de son ex-épouse, Yolande Amayen Ambiana, ancienne employée de la Crtv et artiste-musicienne. La nouvelle a vite fait le tour des salons huppés du pays, voire de l’étranger. En raison de la stature de l’homme qui, de surcroît venait d’être élu Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, à peine un mois avant la décision du tribunal correctionnel de Paris. Déjà, nombreux sont ceux qui ne comprennent pas que Me Tchoungang, voire la famille Tchoungang dont la résidence se trouve à Douala, se voit condamné à Paris pour abandon de famille. Le Messager a pu d’ailleurs lui rendre visite à son domicile où il était entouré de ses trois enfants, deux filles et un garçon. L’affaire paraît d’autant plus cocasse et cabalistique qu’on verrait mal un citoyen français, résidant à Paris, Bordeaux ou Marseille, se faire condamner par un tribunal de Douala ou de Yaoundé sur plainte d’une citoyenne française vivant à Douala ou Yaoundé. Lequel tribunal camerounais délivrerait un mandat international contre ce citoyen français. Voilà un peu la situation de Me Tchoungang qui a du mal à comprendre lui-même ce qui lui arrive. La diffusion d’une telle information par Rfi, qui porte atteinte à l’honneur du Bâtonnier et à la cohésion du Barreau, n’a pas laissé cette institution indifférente. Le Barreau du Cameroun d’ordinaire si réservé, a commis une mise au point qui retrace un peu ce que certains appellent déjà “ l’affaire Tchoungang ”. Selon le communiqué du barreau signé de Me Charles Tchakounté Patie, secrétaire adjoint de l’Ordre, 1- Mme Ambiana, ex-épouse de Me Charles Tchoungang, a abandonné le domicile conjugal en 1998 à Douala en y laissant leurs trois enfants mineurs alors âgés respectivement de 7, 4, et 2 ans. 2- Depuis lors et jusqu’à ce jour, Mme Ambiana est établie en France, tandis que les enfants vivent avec leur père au Cameroun où ils sont scolarisés dans des établissements de premier ordre à la grande satisfaction du père et du corps enseignant. 3- Sans préjuger de l’issue de la procédure ayant donné lieu au jugement correctionnel en cause qui n’est pas encore définitif, le Bâtonnier Charles Tchoungang indique avoir toujours apporté secours et assistance à Mme Ambiana y compris pendant le séjour de cette dernière sur le territoire français. 4- D’après les informations recueillies, Mme Ambiana aurait formulé contre le Bâtonnier Charles Tchoungang une plainte pour abandon de famille, en se fondant sur les décisions civiles du juge aux affaires matrimoniales et du tribunal de grande instance de Paris, infirmées par la cour d’appel. Me Tchoungang a donc été condamné pour avoir laissé son ex-épouse, Yolande Ambiana, ex-chanteuse et animatrice de télévision au Cameroun, sans la moindre ressource pendant la longue procédure de divorce qui les a opposés en France. Un mandat d’arrêt international a été délivré à l’encontre de Charles Tchoungang le 25 avril 2005 par la magistrate pour ne s’être jamais présenté aux trois convocations qui lui ont été adressées en vue de sa mise en examen. 5- Le Barreau du Cameroun constate que la juridiction française n’a pas observé et a violé les dispositions de l’Accord de coopération judiciaire entre la France et le Cameroun signé le 21 février 1974. 6- En outre le Bâtonnier Charles Tchoungang n’a pas été entendu et n’a pu comparaître. Par conséquent il exercera en temps utile tous les recours suspensifs prévus par la loi. 7- Le Barreau du Cameroun s’étonne et s’indigne qu’une information portant atteinte à la vie privée d’un des anciens avocats des correspondants de Rfi au Cameroun, ait été diffusée en boucle pendant 48 heures, sans que cet organe de presse n’ait pu approcher l’intéressé pour avoir sa version des faits et un avis contradictoire sur l’affaire. Nous retenons ce dernier point pour dire que les donneurs de leçons surtout de journalisme sont souvent ceux qui piétinent à leur guise la déontologie pour les besoins de certaines causes. Pour l’heure, Charles Tchoungang reste serein. L’affaire est déjà prise en main par ses avocats camerounais et parisiens. Les enfants Tchoungang qui devaient se rendre en France pour passer des vacances auprès de leur mère y ont renoncé de peur de “ se faire séquestrer là-bas ”. Leur père, malgré le coup qu’il accuse, a du mal à admettre que seule Mme Ambiana ait pu monter une telle “ cabale ” qui ne l’empêchera pas d’assumer son mandat de Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun et d’appliquer un programme qu’il a passé près de six mois à défendre devant ses confrères qui lui ont fait confiance. Au lendemain de son élection, le tout nouveau Bâtonnier a reçu parmi les centaines de messages de soutien et d’encouragement, celui du conseil de famille Biete, sa belle-famille qui s’estime “ honorée ” à travers sa “ brillante élection ”. Une correspondance qui date du 13 juin et faite d’éloge de la première à la dernière ligne. Contactée par e-mail, Yolande Ambiana estime pour sa part que “ Charles Tchoungang a été régulièrement convoqué devant les différentes juridictions qui ont traité le cas. Il était par ailleurs représenté par des avocats. Il est donc parfaitement au courant de la procédure et de son issue ”. En tout cas, c’est un véritable feuilleton qui commence ainsi. Même si Me Tchoungang n’entend pas donner sa famille en pâture à “ ses ennemis ”, eux ils n’hésiteront pas à continuer une campagne que Radio France Internationale a commencé à relayer.




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