Logements administratifs : Un agent de la présidence résiste au Mindaf

Par Justin Blaise Akono | Mutations
- 14-Dec-2007 - 08h30   52748                      
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Malgré l’intervention de l’intendant du Palais de l’Unité, le ministre a fini par expulser l’occupant indélicat.
Il était plus de 15 h hier lorsque, selon des témoignages, le ministre des Domaines et des Affaires foncières (Mindaf), Pascal Anong Adibime s’est rendu au camp de la société immobilière du Cameroun (Sic) de la Cité Verte à Yaoundé, pour libérer l’un des logements de l’Etat occupé par un agent en service à la présidence de la République. Vers 19 h, cet agent, Joseph Nkot Wara et sa famille chargeaient encore le camion affrété pour transporter leurs effets, qu’ils continuaient d’évacuer de l’appartement V02. "Nous n’avons pas reçu de sommation", s’est plaint Joseph Nkot, tentant d’expliquer qu’il est dans son bon droit d’occuper cette maison. "Je suis certes à la retraite depuis quelques temps. Mais, j’ai été reconduit à travailler comme chauffeur au cabinet civil de la présidence de la République", a-t-il expliqué, présentant des documents qui attestent sa présence effective à ce service. Arrivé quelques temps après le Mindaf, l’occupant des lieux dit avoir appelé son chef, l’intendant principal du palais Christophe Foe Ndi, qui est arrivé sur place et a tenté de "ramener le ministre à la raison en lui expliquant que [j’étais] employé à la présidence et qu’il devait occuper ce logement. Le ministre a estimé que j’étais déjà à la retraite et que je devais partir", a-t-il ajouté. Certains témoins avancent que le Mindaf s’est mis en colère parce que Joseph Nkot Wara a appelé la présidence de la République. "Le ministre a pensé que le voisin tentait d’exercer un trafic d’influence", a avancé un témoin. Joseph Nkot Wara occupe ce logement conventionné depuis juillet 1995. L’un des 18 appartements répertoriés dans ce camp Sic, selon une liste signée le 20 juin 1996 de l’intendant principal de la présidence de la République d’alors, Raymond Vincent Aye Moni. Dans cette liste, l’on retrouve le personnel domestique (boy, cuisinier, agent d’entretien, blanchisseur, etc). Insolite Une liste du reste interne aux services du palais de l’Unité. Sur la même lancée, le directeur de la Sic, Gilles Roger Bélinga écrit au directeur de la sécurité présidentielle le 15 mai 1995 pour lui indiquer que "les modalités pratiques de l’occupation des appartements faisant partie du bail sous convention de location globale du 20 octobre 1981 par le personnel domestique de la présidence relève de la compétence du ministère de l’Urbanisme et de l’habitat (Ex)". Or, selon des informations puisées à bonne source au Mindaf, l’Etat du Cameroun prévoit que c’est un certain type d’agents de l’Etat qui doivent occuper les logements conventionnés qui relèvent du ministère des Domaines et des Affaires foncières, précisément de la direction du Patrimoine. Le fait insolite dans cette expulsion est que Joseph Nkot Wara sera remplacé par son propre collègue du cabinet civil de la présidence de la République. Tous deux étaient encore sur les lieux, après le passage du Mindaf, Pascal Anong Adibime, qui n’était pas à sa première opération. Il avait déjà, la semaine dernière, demandé aux anciens fonctionnaires de libérer les logements de l’Etat. Des sommations qui ont été suivies d’effet avec les premières expulsions enregistrées le même jour.




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