Jean Marc Ela est bien mort. Dans la journée du dimanche 14 décembre dernier à Montréal. Où il s'était retiré après son départ du Cameroun en 1995, convaincu d'être menacé de mort à la suite de sa volonté de voir la lumière faite sur l'assassinat du père Engelbert Mveng.
Il s'en va à l'heure où la communauté chrétienne s'apprête à célébrer la fête de la nativité. Même si d'aucuns persistent à réfuter ce qu'il est advenu de lui, nombre de sources indiquent qu'il a pourtant déjà rejoint le pays des anges. Où il va certainement continuer à se préoccuper du Cameroun. Ce pays qu'il a tant aimé et si souvent servi.
Hier à Mvan dans la concession du commissaire Pierre Ela, parent du sociologue Jean Marc Ela disparu, il était difficile de se faire une idée de l'affliction de la parentèle présente. Tant ici on préfère épiloguer sur ce qui reste aux yeux de beaucoup une rumeur. Lors de notre passage dans l'après-midi, nous nous sommes laissés dire que l'information sur le décès du célèbre chercheur n'était guère vraie. Alors que des sources indiquent que l'atmosphère de la veille y la nouvelle était plus tôt celle de deuil. Et ce même si la famille persiste à nous dire que "vous avez poussé les gens à rappliquer ici pour s'enquérir de la situation alors qu'il n'en est rien. D'ailleurs, il n'est pas exclu que plainte soit déposée contre votre directeur et le rédacteur de l'article", a-t-on entendu de celle qui semblait être l'épouse de M. Ela qui était absent.

Et face à notre insistance d'avoir les dernières nouvelles du prélat exilé, nous n'avons essuyé qu'un silence et un refus sec. Un refus pour le moins surprenant puisque des informations font état de ce que Félix Oyono, ancien enseignant au département de sociologie de Yaoundé I et actuellement au Canada, aurait appelé la famille dans l'après-midi de lundi pour lui annoncer la triste nouvelle.
Toute la journée d'hier pourtant, différentes sources aussi bien au Cameroun que hors des frontières nationales, étaient concordantes: Le prélat et universitaire est décédé à Montréal au Canada. Jean-Paul Mbia, un proche collaborateur du ministre de l'Enseignement supérieur le soutient en tout cas. Dans les milieux de l'Eglise, des "autorités religieuses " ont par exemple saisi le doctorant en sociologie Armand Leka Essomba dans la journée pour lui signifier la triste nouvelle.
Pourtant il est mort
Il ressort aussi que la procédure de rapatriement de la dépouille aurait même été entamée à Montréal. Sur la même lancée, des dominicains (sa congrégation), approchés à Yaoundé se contentent de dire que "les grandes douleurs sont muettes". L'un d'eux assure cependant que le prélat est bien mort à Montréal où il résidait depuis son départ du Cameroun il y a une douzaine d'années.
Si pour l'instant aucun communiqué officiel du ministère de l'Enseignement supérieur (Minesup), ou du clergé n'est venu confirmer la nouvelle du décès de Jean Marc Ela, au campus de l'Université de Yaoundé I par contre où le chercheur avait enseigné par le passé, les étudiants semblent être au courant de la nouvelle comme on peut s'en rendre compte avec le témoignage de l'un d'eux que nous publions ci-contre. Mieux, le chef du département de sociologie Valentin Nga Ndongo nous a avoué être au courant "D'abord par le chef de la cellule de communication du ministère de l'Enseignement supérieur (Minesup) qui m'a envoyé un Sms ; ensuite par un collègue du département de sociologie qui se trouve avoir des rapports de parenté avec feu Jean Marc Ela."
A la représentation de L'Harmattan, son éditeur, à Yaoundé, nous n'avons malheureusement pas rencontré les responsables qui auraient pu apporter leurs témoignages suite à cette information. Mais des échanges avec les employés en service dans la librairie sise à l'arrière de l'immeuble de la mort, il ressort que le prélat est effectivement décédé. D'ailleurs, il ne saurait en être autrement dans la mesure où André Julien Mbem, conseiller éditorial et directeur des collections "Grandes figures d'Afrique" et "Etudes eurafricaines" depuis Paris a alerté notre directeur de publication mardi en début d'après-midi. Dans son courriel, on pouvait en effet lire : "Je vous annonce le décès de Jean Marc Ela, auteur de notre maison d'édition où il a récemment publié son testament intellectuel intitulé : L'Afrique à l'ère du savoir : science, société et pouvoir.
Ayant été en charge de la publication de cet essai dans notre maison d'édition, je souhaite publier dans votre journal un article sur cet ouvrage majeur qui résume aussi l'homme et l'œuvre. Cordialement" ! Avec cette mort, la communauté intellectuelle camerounaise perd là l'un de ses fleurons. Et c'est fidèle à une ligne directrice qui a toujours été celle de Mutations que ces deux pages ont été concoctées aux fins de rendre hommage à l'intellectuel prolifique, iconoclaste et profond qu'aura été Jean Marc Ela. Lui qui consacra une partie de ses recherches et de sa vie dans les basques de Baba Simon au milieu des Kirdis du Nord Cameroun à Tokombéré. Lui dont les sermons sont restés mémorables du temps où il était en service à Mélen. Lui qui aura marqué plus d'un lors de son passage au département de sociologie de l'Université de Yaoundé I. Lui dont les travaux et les ouvrages ont toujours eu pour terreau sa patrie et son continent. Lui dont on n'a sûrement pas fini de parler, tant sa production intellectuelle fut immense et profonde.
Parfait Tabapsi
Une si longue vie
Le sociologue camerounais en exil depuis 13 ans au Canada lègue une œuvre colossale.
Né à Ebolowa en 1936, Jean Marc Ela était un prêtre et professeur. Issu d'une famille moyenne, il a toujours pensé que la théologie devait être adaptée aux besoins et croyances locales. Cette idée s'est accentuée alors qu'il étudiait la philosophie et la théologie à l'université de Strasbourg en France. Auteur de plusieurs livres sur la théologie, les sciences sociales et la philosophie notamment, il a commencé a écrire en 1971 et a publié "la plume et la pioche" paru aux éditions Clé. Cependant, l'ouvrage qui l'a revélé au public a été "Ma foi d'Africain".
C'est pendant sa 16ème année de missionnaire au mont Kirdi qu'il développa et articula la majeure partie des arguments contenus dans son fameux ouvrage "Ma Foi d'Africain" paru et 1985 chez Karthala. Traduit en Anglais, allemand et italien, ce livre dénonçait le fait que l'Eglise catholique avait adopté un modèle de foi qui ignorait tout des besoins des peuples africains et ceux des communautés rurales de façon plus spécifique. Ainsi, à travers une analyse soigneuse des sacrements, des herméneutiques bibliques et des œuvres missionnaires, Jean Marc Ela identifia les voies par lesquelles la tradition catholique gardait les peuples africains en dépendance vis-à-vis de l'Europe. Il militait alors pour que ces peuples adoptent le christianisme tout en l'adaptant de leurs traditions.
Fervent critique de l'Eglise et du pouvoir politique du pays, c'est au lendemain de l'assassinat de Engelbert Mveng en 1995 que Engelbert Mveng exil volontaire au Québec. Il s'est finalement installé à Montréal où il donnait des cours de sociologie à l'Université Laval. En 1998 il publie "Innovations sociales et renaissance de l'Afrique Noire: les défis du monde d'en-bas" aux éditions l'Harmattan. Où le prélat alors exilé s'interrogeait sur les limites et l'incapacité des croyances néolibérales à répondre aux attentes des populations africaines confrontées à la précarité dans les différents domaines de la vie quotidienne.
Dorine Ekwè
Valentin Nga Ndongo : Il avait un savoir encyclopédique
Le chef de département de sociologie de Yaoundé jette un regard sur l'œuvre du disparu.
Comment avez-vous accueilli la nouvelle de la disparition du célèbre professeur ?
J'ai appris la nouvelle très incidemment. D'abord par le chef de la cellule de communication du ministère de l'Enseignement supérieur (Minesup) qui m'a envoyé un Sms ; ensuite par un collègue du département de sociologie qui se trouve avoir des rapports de parenté avec feu le Pr. Jean Marc Ela.
Aviez-vous encore des rapports avec lui ?
C'est très difficile à dire. Depuis son départ précipité du Cameroun, nous n'avons plus eu de rapports. Même lorsque le Pr. Jean Mfoulou, qui l'avait recruté au département et était son ami, est décédé, il n'a pas fait signe. Cela m'a étonné et continue à m'étonner parce qu'on n'avait plus du tout le moindre contact avec lui. On le disait tantôt au Bénin, aux Etats-Unis, au Canada, tantôt en France et sans aucune possibilité de vérifier.
Maintenant qu'il est parti, quelle image gardez-vous de lui en tant qu'universitaire et en tant qu'homme ?
Je préfère parler du grand Jean Marc Ela que j'ai connu. Au moment où j'ai été recruté dans ce qui était alors le département de sociologie et anthropologie de l'université de Yaoundé, j'avais trouvé quatre ou cinq baobabs. Il y avait le Pr. Jean Mfoulou le chef de département, le Pr. Jean-Pierre Warnier, Mme Ekambi et donc Jean Marc Ela qui m'avait précédé de quelques mois. De tous, il était ce qu'on appelle en latin le Primus inter pares, c'est-à-dire le premier d'entre tous. Il émergeait d'emblée comme une sorte d'immensité intellectuelle et culturelle. Il était frêle physiquement, mais … immense, solide sur le plan intellectuel.
Est-ce qu'il avait un signe particulier ?
Oui, Jean Marc Ela était pétillant d'intelligence. Il fallait l'aborder pour s'en rendre compte. Il parlait des sujets sans arrêt, il… (il cherche les mots). Bref, il était d'une profondeur. Et même, je dois dire, d'une élévation d'esprit. C'était un très grand intellectuel à la fois théologien et sociologue.
Après son retour de Strasbourg, il est allé à la rencontre du père Simon Mpeke avec qui il a vécu des années durant à Tokombéré au nord du Cameroun. Quelle influence a pu avoir, de votre point de vue, ce prélat sur le jeune chercheur d'alors ?
J'aurais aimé vivre personnellement cette expérience à la place de Jean Marc Ela. Parce que la sociologie est à la fois théorique et pragmatique. Je pense que quand on est sociologue, on doit d'abord être au contact des réalités. C'est vrai qu'on part d'une théorie. Ces contacts ont donc solidifié la théorie qui était sienne depuis La plume et la pioche, œuvre écrite avant on départ à Tokombéré. Au total, c'est onc une expérience qui a enrichi sa démarche de sociologue.
L'on constate après sa mort qu'en plus d'être profond comme vous le disiez tantôt, il était très prolifique sur le plan de la production de la pensée…
(Il coupe) Il était d'une immensité indicible. Il avait un savoir encyclopédique qui était fondé sur deux piliers, la théologie et la sociologie. C'est pourquoi il était l'aise sur nombre de sujets. En réalité, il me rappelle les premiers sociologues comme Comte et Durkheim qui avaient appelé cette science au départ une physiologie sociale. Il incarne cette ambition originelle de la sociologie d'être au carrefour, au confluent des autres sciences. En réalité, le pont était vite rétabli. Lui était proche de la théologie de la libération. C'est ce qui l'a conduit tout naturellement vers la sociologie.
Dans un entretien avec Yao Assogba, un confrère togolais, il explicitait à la fin de la décennie 90 le concept de la "théorie élanienne". Quelle idée vous faites-vous de cette théorie ?
Moi je milite aujourd'hui pour une sociologie africaine. Et je crois que Jean Marc Ela et Jean Mfoulou peuvent en être les pionniers. Une sociologie qui n'est pas en fait nouvelle, mais qui est une sorte d'appropriation prométhéenne d'un savoir tellement stratégique pour le devenir des hommes et des sociétés que l'Afrique doit à son tour s'en approprier.
Pouvez-vous nous dire en quelques mots quel aura été le legs de Jean Marc Ela la postérité intellectuelle ?
Il a beaucoup écrit. Peut-être qu'il est temps pour le département de sociologie d'envisager d'organiser un colloque qui fera le point sur l'immensité, la vastitude de sa pensée à la fois théologique, mais surtout sociologique. Mais à l'heure qu'il est, je suis vraiment triste. Surtout parce qu'il meurt à l'étranger et on ne sait pas dans quel contexte. Depuis qu'il est parti à l'étranger, on apprend brutalement qu'il est mort. Il est dommage qu'il tombe ainsi loin du terroir qu'il a aimé et servi à sa manière. Il laisse une pensée qu'il faut maintenant construire. Il est entré dans l'histoire comme un monument de la sociologie.
P.T.
Armand leka Essomba : Il était le père fondateur de la "sociologie africaine"
Le doctorant en sociologie regrette la disparition d'un maître à l'esprit fécond.
Le professeur Jean-Marc Ela était une grande voix de l'Afrique. Sa disparition nous laisse orphelin d'une autorité de la réflexion sociologique et théologique africaine. Sa fécondité et ses intuitions majeures continueront de nous servir de référence. A plusieurs égards, il est le précurseur et dirions nous, le père fondateur, d'une sorte de "sociologie Africaine", qui se voulait un refus de ce qu'il appelait la "tyrannie du particulier". A travers ses écrits, il continuera de parler à l'Afrique et aux générations d'africains de sa foi pour ce continent, par delà l'aspect nocturne de notre condition contemporaine. Son long exil nord américain et sa mort sur cette route d'errance est une honte pour sa terre natale.
L'œuvre sociologique et théologique de Jean-Marc Ela est immense. C'est un esprit très fécond, ainsi qu'un chercheur particulièrement prolixe. Sa bibliographie personnelle compte une vingtaine de livres. Sa réputation de Théologien a souvent pu faire ombre à son abondante et originale œuvre sociologique. En une phrase, je retrouve toujours à travers tous ses écrits, l'arrière-fond d'un souvenir douloureux : celui des traumatismes historiques vécus par l'Afrique et le monde Noir en général et des répercussions que ces traumatismes ont sur le cours de notre époque; puis s'exprime avec force et parfois colère, tout le refus de voir encore se répéter les brimades passées; enfin,le souci de témoigner dans la nuit actuelle de l'Afrique, des signes qui indiquent que tout est à-venir dans le continent, au-delà des récits de l'apocalypse répercutés par des observateurs distraits, qui confondent l'aube au crépuscule et ne voient de l'Afrique que sa part nocturne.
Dans une large mesure, il peut être regardé comme un prophète de l'Afrique (au sens biblique du terme). Depuis par exemple L'Afrique des villages, qui demeure un classique de la sociologie rurale africaine, il n'a cessé d'être inquiet par un phénomène advenu en Afrique depuis le départ des colons : le meurtre du frère par le frère sous ses multiples formes. Ce drame du fratricide qui en partie inspirera un de ses textes théologique : Le cri de l'homme africain, l'a amené à n'avoir aucune forme d'indulgence à l'égard des pouvoirs africains qui tuent. Selon lui, ni Dieu, ni les Évangiles ne sont neutres. Je pense que son départ a un lien explicite avec le fait que sa colère avait particulièrement visé un chef d'État africain, ex séminariste de son état et dont le propre père fut catéchiste. Il lui apparaissait visiblement incompréhensible que ce soit précisément sous la gouvernance d'un ancien séminariste formé au catéchisme et à la doctrine chrétiennes, que l'on se soit retrouvé témoin de ce qu'il percevait comme étant le travestissement des valeurs de la vie humaine.
Quand je sollicitais mon inscription au Département de Sociologie et Anthropologie de l'Université de Yaoundé I, il prenait la route de l'exil. C'est au Cercle philo-psycho-socio-Anthropologie que nous avons essayé d'apprendre qui il était vraiment. Entre autres anecdotes, il nous était raconté que nombreux de ses étudiants musulmans allaient prendre part à la messe qu'il faisait chaque samedi soir à la chapelle du quartier Melen à Yaoundé, munis de leurs bloc-notes, parce que ses homélies étaient des cours de sociologie et de théologie du changement. Son départ fut pour beaucoup un choc, une frustration académique supplémentaire. A titre personnel, il s'efforce d'attirer notre attention de chercheur africain en chemin, sur les problématiques relevant selon son mot, de "l'épistémologie de la transgression", du "Monde d'en bas", et de tous ces menus objets boudés par la recherche technocratique à partir desquels selon lui, l'Afrique fait signe à la vie, à l'innovation et à l'espoir. Ceux qui l'ont contraint à partir, n'ont pas rendu service à la jeunesse camerounaise et à l'université du même nom.
Abdou Aziz Njoya, président du Cercle philo-psycho-socio-anthropologie
Nous sommes choqués. Nous avons été très choqués, tellement touchés. Parce que Jean Marc Ela était avec Pr. Nga Ndongo les deux icônes qui représentaient valablement la sociologie camerounaise, voire africaine.
Donc son décès nous touche forcément. Bien que je n'aie pas été enseigné par cet érudit, je le lis et les aînés nous font comprendre tous les jours que c'était un très grand enseignant. Sa disparition de mon point de vue est un vide. Vous savez, nous sommes Africain et dans la bataille pour le développement, les élites sont là pour rivaliser avec l'extérieur ; et l'élite intellectuelle que constituent des figures comme Jean Marc Ela sont là pour produire des travaux pouvant rivaliser des productions occidentales. Pour moi, il a laissé une vision, une pensée, une orientation de l'intellectuel parce que c'est un iconoclaste très critique de l'occident et a laissé des héritiers. Il a été par exemple été très critique vis-à-vis de l'Eglise catholique. Il a beaucoup flirté avec le milieu rural et est apparu comme le défenseur des paysans. Dans l'un de ses derniers ouvrages coécrit avec Ane Sidonie Zoa, il essaye de montrer comment la dynamique migratoire africaine vers l'Occident inquiète les Occidentaux au point où ils développent des mécanismes de contrôle pour préserver leurs intérêts.
Bibliographie sélective
1971: La plume et la pioche. Yaoundé : Editions Clé.
1980: Cri de l'homme Africain. Paris : L'Harmattan.
1983: De l'assistance à la libération. Les tâches actuelles de l'Eglise en milieu africain. Paris: Centre Lebret.
1982: Voici le temps des héritiers : Eglises d'Afrique et voies nouvelles. Paris: Karthala. En collaboration avec R. Luneau.
1985: Ma foi d'Africain. Paris : Karthala.
1989: Cheick Anta Diop ou l'honneur de penser. Paris,L'Harmattan.
1990: Quand l'Etat pénètre en brousse... Les ripostes paysannes à la crise. Paris, Karthala.
1992: De la conversion à la réforme dans les églises africaines. Yaoundé : Editions Clé.
1994: Afrique: l'irruption des pauvres. Société contre ingérence, pouvoir et argent. Paris: L'Harmattan.
1994: Restituer l'histoire aux sociétés africaines. Promouvoir les sciences sociales en Afrique Noire.
Paris : L'Harmattan.
1998: Innovations sociales et renaissance de l'Afrique noire. Les défis du "monde d'en bas".
Montréal/Paris: Harmattan/L'Harmattan
2001: Guide pédagogique de formation à la recherche pour le développement en Afrique,
2006: Fécondité et migrations africaines : les nouveaux enjeux,
2007: L'Afrique à l'ère du savoir, science, société et pouvoir,
2007: La recherche africaine face au défi de l'excellence scientifique
2007 Les cultures africaines dans le champ de la rationalité scientifique
2007 Recherche scientifique et crise de la rationalité.