Jardin secret: Denise Epoté Durand, journaliste

Par Marthe B. BASSOMO | Cameroon Tribune
Yaounde - 22-Dec-2003 - 08h30   101054                      
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Une femme célèbre, une professionnelle de talent, mais aussi une épouse attentionnée nous ouvre ses portes
Question rituelle : Denise Epote vue par elle-même… Je m’appelle Denise Laurence Djengué Epoté, mon nom de jeune fille. Je me suis mariée depuis juillet 1991 et j’ai plutôt opté pour mon nom de jeune fille et mon nom d’épouse. Donc aujourd’hui, Denise Epoté Durand. Je suis née le 22 novembre 1954 à Nkongsamba, dans le département du Moungo (province du Littoral). Je suis l’aînée d’une famille de quatre enfants (deux filles et deux garçons). Vos parents sont-ils toujours vivants ? Oui. Mon père, Jean Claude Epoté est un ancien fonctionnaire, contrôleur provincial des Finances, ancien député du RDPC, qui est à la retraite maintenant et vit à Nkongsamba. Ma mère, Mispa Florina Mbella est ancienne cadre du Trésor de Douala. Elle est à la retraite et vit à Douala. Vous vivez dans un pays où les femmes journalistes ont gardé leur nom de jeune fille. A l’exemple de Anne Sinclair (Mme Strauss-Kahn), Christine Okrent (Mme Kouchner) et autres, vous avez ajouté Durand à Epoté… Je n’ai pas enlevé Epoté. Je l’ai gardé et j’ai ajouté Durand, c’est vrai. Mais seulement Durand n’a aucune influence parce que j’étais déjà journaliste. J’avais déjà fait ma carrière avant d’être mariée. Le nom Durand n’a rien ajouté. Vous nous faîtes découvrir dans votre émission, les hautes personnalités d’Afrique (le plus souvent d’Afrique de l’Ouest). Le Cameroun vous est-il hostile ? Il y a des personnalités camerounaises qui ont été interviewées, des décideurs camerounais aussi. Je n’ai pas plus de raisons pour interviewer les Camerounais seulement parce que je suis Camerounaise. Je suis à TV5 pour servir l’Afrique et non le Cameroun uniquement. J’offre la tribune de mon émission à tous les pays africains. Je ne veux pas faire de particularisme pour les Camerounais. S’il y a des Camerounais qui font l’actualité, je les interviewe. Je ne serais plus objective si je donnais une place particulière aux Camerounais. Tous les jours, sur TV5 vous offrez le journal de la Suisse normande, du Québec, de la Belgique Wallonne et un condensé hebdomadaire pour la partie africaine. Pourquoi cette répartition inégale? Ce n’est pas tout à fait exact. Sur les huit signaux qui comportent TV5 monde, le signal de l’Afrique est un signal spécifique avec des productions propres. C’est vrai qu’il y a un journal suisse, belge, français, canadien… Le journal africain est un journal de 12 minutes en images tout en images, tout simplement parce que lorsqu’on a lancé ce journal, très peu de télévisions africaines étaient sur satellite. On s’est dit que pour ne frustrer aucune, on n’allait pas choisir le journal d’une seule télévision au détriment des autres. Et en plus, il y a un problème qui se pose. C’est qu’on ne peut avoir aujourd’hui à Paris, une remontée d’images via le satellite (comme on l’a de n’importe quel coin du monde) venant d’Afrique. Les images de l’Afrique ne sont pas disponibles à Paris tous les jours. On les compte sur les doigts de la main, les chaînes africaines qui sont sur satellite. Ça nous pose un problème d’approche technique sur le plan du contenu aussi. C’est pour cela qu’on a pris comme solution intermédiaire, le journal qui est fait à partir des éléments des télévisions nationales d’ailleurs, puisque c’est le monitoring de AITV. En dehors de ce problème technique, y a-t-il un autre problème ? Le problème financier. La télévision coûte cher et c’est une évidence. Aujourd’hui, dans le budget de TV5 Afrique, un seul pays africain contribue : c’est le Burkina Faso. C’est bien beau que les pays africains demandent une visibilité à TV5 Afrique mais si quelque part ils contribuaient au budget de fonctionnement de cette chaîne, forcément, ils se verraient un peu plus souvent. En attendant, ce budget est à 80% soutenu par la France. Ce n’est pas normal, il faut arrêter de demander et par moments prendre ses responsabilités. Que comptez-vous faire ? Puisque c’est un journal qui est appelé à évoluer, le nouveau directeur des programmes de TV5 qui est François Mitterrand (j’en ai discuté avec lui ), va trouver un présentateur et on va en faire un journal comme celui de TV5 parce que, je vous le rappelle, le journal de TV5 ne fait que 12 minutes. Ce journal ne peut pas être aussi long que le journal des chaînes partenaires. Les journaux propres de TV5 font 12 minutes ou 2mn 30s quand il s’agit des flashs. Vous voyagez beaucoup. Quand est-ce que vous vous occupez de votre ménage ? Faites-vous la cuisine ? Je m’occupe de mon foyer. Les gens qui me connaissent savent bien que je suis une femme d’intérieur. Je ne vois pas ce qu’il y a d’incompatible entre être une professionnelle, tous les jours dans les avions et une épouse. En ce qui me concerne, ça va de pair. Il m’arrive très souvent de faire de la cuisine surtout le week-end quand je me retrouve chez moi. Ou alors quand je reçois, je me fais un point d’honneur de faire de la cuisine pour mes invités. Et M. Durand, qu’est ce qu’il fait ? Certains Camerounais le connaissent parce qu’il a été jusqu’en 1991 Directeur adjoint des Grands travaux du Cameroun. Il est ingénieur du génie civil, ingénieur des Affaires. Il est aujourd’hui consultant. Lui également voyage assez (pas autant que moi, c’est vrai). Il est Français. Comment vous êtes-vous connus ? On s’est connu à Yaoundé en 1989. On s’est marié en 1991 et quand il est rentré en France, le cabinet d’audit pour lequel il travaillait, a effectué une mission pour le compte de la présidence de la République au sein de la Direction des grands travaux. Il a défini sa mission pour le Cameroun. Comme une bonne épouse, j’ai suivi mon mari lorsqu’il rentrait. Au départ, beaucoup de gens ont pensé que je quittais mon pays, mais je pense que je sers aussi bien mon pays en étant à TV5 qu’en étant à la CRTV. Et puis, c’est pas mal pour ma carrière puisque j’ai été appelée à faire une carrière internationale. Au départ, ce n’était pas gagné. Parlant de la CRTV, si on vous disait d’y revenir présenter le journal de 20h30mn… Le DG de la CRTV (qui a été mon prof de français quand j’étais au lycée Leclerc) m’a demandé en 1994-1995 lorsque j’effectuais ma première mission au Cameroun (à l’époque, j’étais en charge des Programmes de TV5 Afrique), de présenter le journal, je l’ai fait avec plaisir. Il y a deux ans, il m’en a reparlé. On n’a pas défini les termes de la collaboration et pour moi, la porte n’est pas fermée. Si on me dit de revenir présenter le journal au Cameroun de temps en temps, je le ferais avec plaisir. Je n’ai pas renoncé à la CRTV, mais je crois qu’aujourd’hui ma carrière n’est plus à la CRTV. Je ne suis pas opposée à une collaboration. Et les relations avec vos anciens collègues de la CRTV ? Les contacts avec eux sont restés merveilleux. Il y a encore deux mois, j’ai revu avec plaisir Claire Ndingue. En Afrique de l’Ouest, j’ai revu Barbara Etoa. Charles Ndongo (à Paris), il m’appelle souvent. Toujours élégante ? C’est vous qui le dites (rires…). C’est tant mieux si ça persiste.




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