C’est suite à une enquête sur la police publiée au hier matin dans les colonnes du journal.
Alors qu’il se trouvait dans le voisinage du commissariat central de la ville de Yaoundé, Léger Ntiga, chef de rubrique Société à Mutations, a été interpellé vers 1à heures hier matin, par une quinzaine d’éléments de la police nationale. Parmi lesquels une demi-douzaine de commissaires de police qui espéraient du reporter qu’il livre le nom d’une des sources citées dans l’enquête parue ce matin sous le titre : « Malaise : Enquête sur la police camerounaise ».
Les minutes qui ont suivi, M. Haman Mana, directeur de publication dudit journal a été à son tour interpellé dans son bureau, puis conduit à un lieu non encore identifié.
Cet acte d’entrave à la liberté de la presse survient après celui du 06 août 2001, au cours duquel le directeur de publication avait passé quatre jours dans les cellules du Secrétariat d’Etat à la défense (Sed), suite à la publication par Mutations des 21 décrets portant réorganisation de l’armée camerounaise. Cet incident survient au moment où Yaoundé abrite les assises de la 71e Assemblée générale de l’organisation internationale des polices criminelles (Oipc).
A l’heure où ce corps se dote de nouveaux textes portant réformes sur l’organigramme, les équipements et du sang neuf dans ses rangs, il a été observé un nombre élevé de maladresses. Tenez par exemple, il y a deux semaines, lors des épreuves psycho-techniques, le nombre des candidats est allé croissant : on est passé de 1864 à 2000 élèves Inspecteurs de police ; alors qu’on en voulait que 1200 au départ, 200 élèves commissaires sont en cours de formation au lieu de 40. Autant de dénonciations qui semblent plonger les hauts cadres de la police dans une colère noire.