Extradition des présumés sécessionnistes - Maitre Emmanuel Pensy: «Il n’existe aucune convention d’extradition entre le Cameroun et le Nigéria»

Par Wiliam TCHANGO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 01-Feb-2018 - 16h03   14062                      
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Maitre Emmanuel Pensy E. P.
En l’absence d’une convention d’extradition entre le Cameroun et le Nigéria, l’avocat au barreau du Cameroun explique que les deux pays ont mis à profit leurs bonnes relations sur le plan politique. Il a réagi sur les ondes de Radio Equinoxe.

Qu’est-ce qui a pu favoriser la décision des autorités nigérianes d’extrader les présumés sécessionnistes de l’Ambazonie au Cameroun ? Existe-t-il une convention d’extradition entre le Nigéria et le Cameroun ?

Je l’ai cherché, il n’existe pas entre le Cameroun et le Nigéria une convention d’extradition. Le texte de 1963 dont tout le monde parle, ce n’est pas du tout ça. C’est juste une convention de coopération. Pendant la guerre du Biafra financée par la France, c’est le Cameroun qui a refusé à la France une base arrière, parce que la base arrière se retrouvait au Gabon. La France voulait que ce soit le Cameroun mais le Cameroun a refusé. Donc, il y a depuis un certain nombre de temps, une coopération entre les deux pays. Donc, le Nigéria était en quelque sorte forcé sinon, il devait y avoir une réciprocité, c'est-à-dire d’avoir également une base arrière du Nigéria sur les gens qui du Delta et d’autres qui veulent également la sécession au niveau du Nigéria et là également, ça posait des problèmes.

En cas d’existence d’une telle convention, quelle aurait été la procédure pour qu’Ayuk Tabe et ses compagnons soient extradés au Cameroun ?

Dans le cas de l’existence d’une convention d’extradition, il aurait fallu passer de parquet diplomatique à parquet diplomatique, c’'est-à-dire : le commissaire  du Gouvernement du Cameroun qui envoie le dossier au procureur général qui l’envoie au Ministre de la Justice camerounais qui l’envoie au Ministre des Affaires étrangères qui l’envoie au Ministre des affaires étrangères du Nigéria qui l’envoie au procureur général d’Abuja et attendre le dossier pendant 40 jours. Avec ça, les avocats avaient la possibilité d’avoir les faits et d’avoir les documents mais ces documents qui vont caractériser l’infraction, de quoi on leur reproche et à ce moment là pour les faire partir. Donc, c’était trop long, je pense qu’ils ont fait ce qu’ils ont fait. On l’a fait dans plusieurs pays, en Turquie, en ce qui concerne Öcalan (Abdullah Öcalan, chef kurde, Ndlr), le leader turc qui a été également remis aux autorités turques. On a également vu en France avec Carlos, sur ce qui s’est passé sur les attentats à Paris.

Auteur:
Wiliam TCHANGO
 @t_b_d
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