Le ministre de la Fonction publique sommé par secrétaire général des services du Premier ministre de rapporter ses décisions d’annulation des concours d’entrée.
La décision de Benjamin Amama d’annuler les récents résultats du concours d’entrée à l’Enam n’est pas restée longtemps sans écho. Hier, Jules Doret Ndongo, le secrétaire général des services du Premier ministre a adressé la note N° 044/cab/SGPM au ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, lui demandant de rapporter ses décisions d’annulation des concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) pour le compte de l’année académique 2005/5006. Il est rappelé au Minfopra l’arbitrage fait en son temps par le Premier ministre à propos de la question de savoir qui du directeur général de l’Enam ou du ministre de la Fonction publique a qualité pour organiser le concours d’entrée dans cette école. Il s’agissait, pour le Premier ministre, d’interpréter l’article 23 du décret du 13 septembre 2000 qui charge le ministre de la Fonction publique de “ l’organisation générale des concours administratifs ” et l’article 18 (2) du décret du 06 mai 2005 qui, lui dispose que le directeur général de l’Enam est chargé, entre autres tâches, “ de l’organisation matérielle du concours d’entrée à l’Enam, dans le respect des textes en vigueur ”.
Seule autorité compétente à interpréter ces actes, le Premier ministre trancha la querelle en donnant le meilleur morceau au Dg de l’Enam. Il se voit confier toutes les opérations liées au concours, à l’exception du lancement du concours et de la clôture, par arrêté, des opérations du concours, qui incombent au Minfopra. En clair, le ministre de la Fonction publique se voyait ainsi dépossédé, au profit du directeur général de l’Enam, du gros des attributions relatives au concours d’entrée à l’Enam, étant en définitive réduit à lancer le concours et à en valider les résultats. Ce sont ces éléments d’arbitrage qui ont été rappelés au Minfopra par la même occasion sommé de signer, dans les plus brefs délais, les arrêtés validant les résultats des derniers concours d’entrée à l’Enam organisés en septembre et octobre derniers.
Décisions nulles et non avenues.
Il est également reproché aux décisions du Minfopra portant annulation des récents concours d’entrée à l’Enam, de ne pas revêtir la forme requise. Des sources soutiennent, avec une certaine énergie, que l’article 57 du décret de 2000, qui confère au Minfopra le pouvoir d’annuler les concours “ en cas de violation grave des principes d’organisation des concours administratifs ou de fraude constatée… ”, parle bien d’annulation par arrêté et non par décision. Une simple décision ne revêtant pas la force juridique nécessaire pour procéder à l’annulation des résultats de quelque concours administratif, insistent ces mêmes sources. On n’hésite donc pas à évoquer jusqu’à l’inexistence juridique des décisions du Minfopra qui seraient, selon les mêmes, nulles et non-avenues.
Le silence radio gardé par les médias publics dans cette affaire, n’est pas pour conforter le Minfopra dans sa démarche d’annulation des résultats des récents concours d’entrée à l’Enam. Un embargo semble avoir été décrété dans ces rédactions à propos de tout document dépouillé de visa venant du Minfopra. Benjamin Amama, quant à lui, paraît déterminé à aller jusqu’au bout de sa logique dans cette affaire. Il semble désormais ne plus attendre que le seul arbitrage de la présidence de la République, convaincu que tout l’establishment actuel ne voit pas d’un bon œil sa présente croisade dans l’assainissement des concours administratifs au Cameroun.