Le président directeur général de la Société sucrière du Cameroun a été décoré par l'ambassadeur de France au Cameroun
La cérémonie a eu pour cadre le domicile du Pdg de la Sosucam sis au quartier Bastos à Yaoundé. En cette soirée du 13 mars 2012, membres du gouvernement, amis politiques, cadres de la Société sucrière du Cameroun, mais aussi les membres de la famille de l'heureux récipiendaire s'y sont retrouvés pour assister à la remise de cette distinction. Pour Bruno Gain, ambassadeur de France au Cameroun, s'adressant à Louis Yinda,
«c'est le président de la République, M. Nicolas Sarkozy lui-même, qui a tenu à vous décerner cette haute distinction en reconnaissance de vos éminents états de service, mais aussi en témoignage de respect et d'estime pour ce que vous êtes, pour votre contribution au développement de l'économie de votre pays et pour votre engagement en faveur des relations franco-camerounaises.»
Bruno Gain a ainsi retracé le parcours de Louis Yinda de sa naissance à Ngompen, petit village de la Sanaga Maritime au poste qu'il occupe en ce moment, à savoir, président directeur général de la Sosucam. On a donc appris de la bouche de l'ambassadeur de France au Cameroun que dès son enfance, sa force de caractère se manifestait déjà alors qu'il allait à l'école catholique de Pouma, puis à la seule école publique de la région, située à Kellendongong, à plus de 40 kilomètres du domicile de ses parents, avant d'achever ses études secondaires au prestigieux collège Libermann tenu par les jésuites à Douala.
Louis Yinda arrive en France avec son baccalauréat en poche pour une formation en gestion à Aix en Provence, avant de rejoindre Paris où il obtient une licence en droit et sciences politiques, aux côtés entre autres, de l'homme politique français Jean louis Debré, actuel président du Conseil Constitutionnel en France. Louis Yinda commence à travailler dans l'Hexagone comme archiviste. En1969, le Gouvernement camerounais qui a besoin de cadres qualifiés l'invite à rentrer au pays, ce qu'il fait l'année suivante, où il est intégré au ministère du Développement industriel et commercial. En 1972, le Groupe Pechiney qui avait repéré ses compétences demande au gouvernement camerounais l'autorisation de le nommer secrétaire général de ce groupe industriel pour l'Afrique centrale. «Soucieux d'éviter que la fonction publique ne se prive d'un aussi brillant cerveau, l'Etat préfère vous nommer secrétaire général d'Electricité du Cameroun où vous devenez rapidement l'artisan de la fusion en Edc de Powercam et d'Enelcam pour créer la Société nationale d'électricité, la Sonel», a expliqué l'ambassadeur de France.
Ancien fonctionnaire
La carrière de Louis Yinda prend une autre tournure trois ans plus tard puisqu'il va intégrer la Sosucam en novembre 1975 suite à une pénurie de sucre intervenue dans le pays à cette époque. Il a tout de suite l'affection de Jean Louis Vilgrain, le président du groupe Somdiaa, la société propriétaire de la Sosucam. Et plus tard, celle de Alexandre Vilgrain, le remplaçant de Jean Louis. Louis Yinda qui est engagé comme cadre commercial devient au fil des ans directeur général adjoint, directeur général, puis Président directeur général depuis l'an 2000. C'est lui qui conduit l'opération de rachat de l'ex Camsuco en 1998.
C'est donc tout ce cheminement que l'Etat français a voulu récompenser par une distinction de chevalier de la Légion d'honneur que lui a décerné au nom du président Nicolas Sarkozy, l'ambassadeur de France au Cameroun.
Prenant la parole après les youyous et autres félicitations de l'assistance, Louis Yinda a voulu d'abord penser à ses parents, qui étaient de ce monde au moment où il a commencé sa carrière, mais aussi à son épouse, et toute sa famille qui ont selon lui toujours été à ses côtés. «Je voudrais dire aux jeunes d'aujourd'hui, qu'il faut de la patience pour devenir directeur général, puis président directeur général. Cela est le fruit du temps, de la patience et de l'ardeur au travail», a-t-il confié aux journalistes avant de remercier toute sa hiérarchie de la Somdiaa, mais aussi tous ses collaborateurs directs, et les quelques 7800 ouvriers de la Sosucam grâce à qui il a pu avoir cette distinction de la part de la France.