Cour Suprême: L’indépendance de la justice au cœur de la rentrée solennelle

Par C, Y. | Cameroon-Info.Net
- 26-Feb-2010 - 08h30   53214                      
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Le 1er juge de la Cour et le Procureur General l’ont prescrit à toute la nation, comme gage du développement économique du Cameroun
Alexis Dipanda Mouelle, le 1er président de la cour suprême a choisi de parler de l’indépendance du juge, comme condition essentielle d’une justice de qualité, au cours de cette rentrée solennelle. Il stipule que le juge doit être a l’abri des pressions, d’où qu’elles viennent. « Quantifier celles qui sont les plus fréquentes et graves, ce sont les pressions financière, la pression sociale, la pression politique, la pression financière peut prendre toutes les formes, elle entraine la corruption, que la dénonciation ne parviendra pas toujours à éradiquer, la pression sociale est la plus subtile, mais pas la moins redoutable, l’on peut ainsi distinguer, l’environnement immédiat, et l’environnement médiatique de du juge. La justice n’est pas une bulle aseptisée, imperméable, au mouvement de l’opinion, la troisième menace est la pression politique, compte tenu de leur gravité, ces menaces doivent être éradiqués. Sinon, atténués par des mécanismes de nature à protéger le juge dans l’exercice de ses fonctions. » M. Dipanda Mouelle s’est appesanti sur la fonction du juge qui exerce un pouvoir exceptionnel, celui de juger. Mais en même temps qu’il juge les autres, il est jugé par ses concitoyens qui ne sont pas toujours tendres dans leurs critiques à l’endroit de l’institution judiciaire ; ses délais, ses lenteurs, son organisation irrationnelle, sa complexité, son inaccessibilité, son langage ésotérique, son coût, son absence de transparence, les nombreux renvois, des délibérés interminables dans certaines affaires…

Cour Supreme
Photo: © CIN Archives
Dans ses réquisitions, le procureur général près la cour suprême a traité du droit au développement, considéré comme un droit de l’homme de la 3ieme génération. Martin Rissouck à Moulong s’est interrogé sur l’apport de la justice sur l’instauration d’une bonne gouvernance économique au Cameroun. « Là ou il ya le développement économique, il y a la justice. Le développement économique dépend en grande partie de la qualité de notre justice. Comprenons par là que la justice économique confie au juge, un pouvoir qui n’est plus tourné vers le passé, mais vers l’instant, voire vers le futur. Le juge applique la loi considérée comme instrument économique. Il s’agit donc pour lui de remplir une tache d’intérêt général. D’où les multiples appels a une responsabilisation, accrue du juge qui ne doit désirer aucun avantage pour rendre justice, et si en toutes indépendances, impartialité le magistrat n’est pas comptable du corrupteur ou du criminel en col blanc, il ne fait aucun doute que l’envol ou l’émergence est a notre portée. » La justice, a dit M. Rissouk à Moulong, touche au cœur de l’homme et de la société : la liberté, l’intimité, le comportement des individus, leurs initiatives économiques, leurs activités sont entre les mains des juges. Il a surtout affirmé que la justice était aujourd’hui un élément clé de la bonne gouvernance. Des discours fortement appréciés par divers maillon de la société. René Sadi, secrétaire général du comité central du RDPC pense que « ce qui a été dit est très pertinent. On a pu noter d’une manière générale que, il faut préserver cette indépendance, il faut tout faire pour que nos juges soient indépendants, pour rendre la justice, pour dire le droit ; et qu’en même temps, cette indépendance, ne signifie pas la possibilité laissée au juge de faire ce qu’il veut comme il l’entend ». Les avocats aussi se sont inscrits dans la logique de ce discours. Me Tchoungang « c’est un discours que le barreau tient depuis sa création, nous sommes heureux de voir que le 1er juge de la république relai ce discours, avec force et vigueur et rappelle aux uns et aux autres que les pouvoirs que l’on donne a la justice, implique également qu’on cesse d’intervenir dans les dossiers de justice, que l’on laisse les juges juger ». la justice est importante tout comme son indépendance, la coopération est nécessaire a la convergence de certaines préoccupations, tout au moins en Afrique, d’ou les hôte de cette cérémonie venu des autres pays comme le Sénégal, le Tchad, la Guinée Equatoriale le Gabon, l’Egypte… ont salué l’initiative de la Cour Suprême du Cameroun et dit la nécessité de mener une réflexion concertée, pour faciliter le processus d’intégration. Plusieurs personnalités ont assisté a cette rentrée solennelle notamment le 1er ministre Philemon Yang, représentant personnel du Chef de l’Etat, le vice premier ministre, ministre de la justice Garde des sceaux, le vice premier ministre chargé de l’Agriculture et du développement rural, ministres et secrétaires d’Etat, le président du conseil Economique et social, les membres du corps diplomatique, les Bâtonnier de l’Ordre, des avocats, le président de la l’ordre des huissiers et la présidence de l’ordre des notaires…




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