L’annonce de la construction de nouveaux logements sociaux dès juin 2013 a été accueillie comme une douche froide dans l’arrondissement de Douala 3e.
Situé à quelques centaines de mètres du carrefour Yassa, le village Bwang Bakoko, un des sept que compte le canton Bakoko dans le département du Wouri, affiche une sombre allure. En cette matinée du mercredi le 16 janvier 2013. Un silence de mort inhabituel y règne. Les habitants ont la mine très serrée. Une tension est perceptible. Normal! Cinq jours sont passés après la descente dans le village de Jean Claude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du développement urbain, Jacqueline Koung à Bisseke ministre des Domaines, cadastres et affaires foncières, Marie-Rose Libong la secrétaire d’Etat chargée de l’urbanisme auprès du ministre de l’Habitat. Sommant les occupants du territoire de déguerpir le plus tôt possible. Une injonction qui ulcère les concernés dont la plupart avouent leur inquiétude. Louise Edimo, tenancière d’un cafétéria et riveraine est abattue.
« Vendredi le 11 janvier, les autorités n’ont que très peu mis du temps sur le site. A peine quelques minutes. Je m’attendais à une causerie entre eux et nous. Ce ne fut pas le cas. Nous apprenons de bouche à oreille qu’il a été également demandé aux habitants dont les maisons sont situées en dessous des hautes tensions de reculer de 25 mètres de la route, gronde la dame ». Mais est-ce possible, s’interroge t-elle. « Je vis à Bwang Bakoko depuis une dizaine d’années, que vais-je faire. Mon espace commercial est en dessous des poteaux électriques. Je ne vois pas comment aménager ailleurs ». Des plaintes comme celle-là, on en a entendu mercredi dernier. En l’absence des responsables de la chefferie et en raison des difficultés de joindre par téléphone les concernés surtout le notable Mulema, aucune information ne filtre sur les mesures prises quant au recasement des populations. Par ailleurs, l’incivisme fiscal, le désordre en matière financière, la vente illégale des terres du village par des individus non autorisés, l’insécurité sur toutes ses formes sont entre autres problèmes qui constituent le lot de tracas au village Bwang Bakoko.
Autre lieu, autre surprise. Mais une petite satisfaction. Les habitants du quartier Madiba sis en face de la décharge de Pk 10 à côté du génie militaire, disent être consternés. « Nous n’avons pas reçu la visite des autorités vendredi dernier et nous sommes surpris d’apprendre que le site de la décharge va abriter des logements sociaux », s’étonne Gaston Sobgui, chef du bloc Manongo. Néanmoins ce dernier et autres habitants avouent leur réjouissance sur le plan environnemental. « Dernièrement, nous peinions à vaquer à nos occupations à cause des odeurs nauséabondes provenant de la décharge. La nouvelle que nous apprenons à l’instant pourra certainement résoudre la question et développer le coin, ajoutent quelques autochtones ». Le quartier Madiba compte les blocs Manongo, Bobé et Bisselek avec environ 2400 ares de superficie. Rappelons que ce sont 240 hectares qui vont être aménagés à Pk 10 tandis que sur 100 hectares à Bwang Bakoko, près de 150 demeures vont être construits.