La nouvelle a été annoncée hier par le ministre d’Etat chargé de la Culture.
La note est signée et elle va être publiée. La suspension d’agrément qui frappait la Cameroon Music Corporation (Cmc) depuis début mars dernier est levée. L’information a été donnée hier par Ferdinand Léopold Oyono, au cours d’une rencontre qu’il a eue dans la salle des conférences du Mincult avec les nouveaux dirigeants de la Cmc et de la Sociladra, la société civile des droits de la littérature et des arts dramatiques. La nouvelle a évidemment réjoui les administrateurs et les autres artistes membres de cette société de gestion collective du droit d’auteur dans le domaine de l’art musical.
Cette levée de suspension intervient trois jours après la désignation du nouveau conseil d’administration de la Cmc, élu samedi dernier lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue au Palais des congrès de Yaoundé. L’équipe conduite par Sam Mbende — et qu’assistent notamment Bessem Manga Elisabeth, alias Bebe Manga, Ebogo Emerant, Toto Guillaume, Aladji Touré, etc. — a ensuite été félicitée par le ministre d’Etat. Ferdinand Léopold Oyono s’est dit persuadé que sous la gestion éclairée de ses nouveaux responsables, la Cmc atteindrait les objectifs qui sont les siens, mènerait sa mission à bien.
Une mission qui, comme le reconnaissent les administrateurs eux-mêmes, ne sera pas de tout repos. Et même si après la rencontre d’hier avec la tutelle ils se sentent confortés et renforcés dans leur légitimité (dixit Sam Mbende à l’issue de la réunion), conserver la confiance des électeurs de samedi, des autres artistes musiciens et des pouvoirs publics passe d’abord par un strict respect des statuts et règlements de la société. La gestion transparente, fermement promise par l’équipe actuellement aux affaires, devra être traduite dans les faits, et ce le plus vite possible. Cette première étape pourrait faciliter l’accomplissement d’une autre mission, celle de rassemblement des artistes, souhaitée par les observateurs et la tutelle.
Viendront ensuite des combats comme celui à mener contre la piraterie — à ce sujet, le simple promeneur qui fait un tour en ville peut avoir une idée de l’ampleur du phénomène, et se demander si cette bataille n’est pas plus professée qu’autre chose. Bien évidemment, le sacro-saint principe de la répartition 30-70 de la redevance du droit d’auteur devra être observé. C’est à ces conditions (et à bien d’autres, certes) qu’on pourra enregistrer des changements sensibles dans l’univers musical camerounais. C’est à ces conditions également que les félicitations reçues hier par Sam Mbende et ses administrateurs seront vraiment méritées. Ce sont des artistes, à eux de jouer.