Depuis son arrivée au Gabon où il assure la couverture de la Coupe d’Afrique des Nations 2017, Joseph Owino, Directeur de Publication du site Ougandais Kawowo Sports dépense en moyenne 600 dollars, soit environ 300 000 FCFA pour la prise en charge de son équipe de quatre personnes, chaque jour. Une somme qui dépasse largement ses prévisions de départ. Le jeune journaliste explique que dans son pays, il aurait besoin de cinq fois moins d’argent pour les mêmes activités.
«En venant ici, nous avions prévu dépenser au trop 50 à 60 dollars par personne chaque jour. Mais nous sommes nettement au-dessus de cette somme», explique-t-il. Désormais parti de Port-Gentil pour Libreville, il a intérêt à limiter ses dépenses pour ne pas épuiser son budget avant la fin de la compétition, le 5 février 2017.
«Nous sommes en train de réfléchir à diverses stratégies puisque si nous continuons dans cette lancée, nous allons être obligés de retourner au pays avant la fin du tournoi», indique notre interlocuteur.
Aminah Twin Babirye, photojournaliste parti de Kampala, a choisi de partager la même chambre d’hôtel avec deux de ses collègues pour faire des économies. Mais malgré cette option, le bilan de ses dépenses après une semaine passée dans la deuxième ville du Gabon lui donne déjà du tournis.
«Nous payons notre chambre d’hôtel à 150 dollars environ, tous les jours. Pour manger chaque jour, il faut dépenser pas moins de 10 000 FCFA chacun, puisque pour une bière que vous pouvez avoir en Ouganda à moins d’un dollar, il vous faut débourser au moins 7 dollars à Port-Gentil. Sur une distance d’environ 3 kilomètres, le taxi coûte 2000 Francs CFA», s’étonne-t-elle.
«Quand je regarde ce qu’il me reste en poche, je me demande bien si ça me permettra de tenir jusqu’à la fin de la compétition», s’inquiète Aminah qui doit séjourner au Gabon jusqu’à la fin de la CAN, malgré l’élimination prématurée de l’équipe nationale de son pays.
Crise
Port-Gentil est sans aucun doute la ville la plus chère du Gabon. Mais le coût de la vie dans cette cité pétrolière n’est pas si différent de celui de Libreville où se nourrir, se loger et se déplacer ne sont pas les choses les plus évidentes. Du quartier PK 8 à Angondje où se trouve le Stade de l’Amitié de Libreville, le journaliste Guy Roger Obama dépense en moyenne 6 000 FCFA pour aller et revenir en taxi. À peu près la même somme qu’il faut pour un aller et retour entre Douala et Yaoundé.
Richard Naha, lui, est obligé de manger une seule fois par jour pour tenir financièrement jusqu’à la fin de la compétition. Puisqu’il lui faut au moins 3000 FCFA pour avoir droit à un plat moyen dans un restaurant de la ville. Les disciples de Bachus ne sont pas plus chanceux. Une bouteille de bière d’origine camerounaise coûte entre 1500 à 2000 FCFA selon qu’elle est commandée dans une buvette ou un snack-bar.
Les établissements hôteliers pratiquent également des prix prohibitifs. Il faut débourser environ 30 000 FCFA, pour passer une nuit dans un des plus modestes motels à Libreville. Dans des hôtels plus confortables, les prix sont de loin plus élevés. À l’hôtel Le Méridien (l’un des plus luxueux de la ville) où logent les Lions indomptables et leurs encadreurs par exemple, la chambre la moins chère revient à 165 000 FCFA pour une nuitée.
Ne pouvant supporter ces coûts exorbitants, certains étrangers venus pour la CAN préfèrent se mettre ensemble pour louer des appartements ou des «Guest House». Mais là aussi, la rareté de ces habitations et les spéculations du fait de la CAN ne facilitent guère les choses.
Une fonctionnaire gabonaise rencontrée par Cameroon-Info.Net explique la cherté de la vie dans son pays par le fait que les produits qui y sont consommés sont à 90% issus de l’importation.
«C’est maintenant que les industries sont en train de se mettre tout doucement en place», indique la jeune dame.
Malgré les mesures prises par les Gouvernements successifs de ce petit pays pour venir à bout de la vie chère, les prix continuent de grimper dans tous les secteurs, contrairement au pouvoir d’achat des Gabonais qui poursuit sa chute du fait de la crise pétrolière.