Ne dites pas à Richard Bona qu’il doit son talent ou son génie à une quelconque structure, à un homme ou à une femme de son pays d’origine, le Cameroun. Le brillant bassiste se mettrait en colère et vous ordonnerait de retirer vos propos. C’est ce qu’il a fait dans un « direct » Facebook le 7 Décembre 2020. « Arrêtez de dire : « oh le Cameroun t’a formé ». Formé qui ? Je me suis formé et ceux qui ont vu justement cette énergie créatrice l’ont valorisée » (…) Vous voulez vous former ? Formez-vous. N’attendez pas que le Cameroun vous forme », a-t-il clamé, soutenant que le Cameroun « déforme les gens ».
Le bassiste jure qu’il a appris à jouer à la guitare sans en être propriétaire. Toujours en regardant d’autres comme Emile Kangue en jouer. Il assure aussi qu’il a acquis la capacité de faire le design des guitares, qui lui a permis d’obtenir des contrats ces dernières années, tout seul. « Jamais je n’aurais pu développer cela au Cameroun », déclare l’auteur de chansons à succès.
« On n’a même pas une cellule au Cameroun qui détecte des vrais talents. Parce qu’il y a des gens qui naissent avec un talent inné. Eux ils croient aux talents que le talent c’est aller apprendre à voler à l’ENAM. N’importe qui peut le faire », critique Richard Bona.
Pour prouver qu’il est un autodidacte, ll raconte qu’il a commencé à s’intéresser aux instruments de musique avant même d’avoir quatre ans. « Lorsque je suis né dans un petit village loin de la ville, loin de la capitale, on n’avait même pas de radio. Mais tous les dimanches on allait à l’église. Je voyais les autres jouer et ça me faisait plaisir. Et quand, à 2, 3 ans tu es déjà attiré par ça et veux t’en approcher tu es tout de suite repoussé ».
Son grand-père qui a remarqué son intérêt pour la musique va l’aider à fabriquer un balafon. « Tout ce qu’il a fait c’est qu’il a grimpé sur l’arbre lui-même un jour, il a coupé un arbre qui s’appelle « atondok » en langue bamvele. Il était de couleur jaune. On l’a ramené au village et il m’a dit : « avec ce bois tu fabriques un balafon. J’ai accordé mon premier balafon sans toucher à un instrument ». Bona explique que les choses sont ainsi allées toutes seules. « Je ne sais pas par quel miracle. Je l’ai su après. Juste ma logique interne qui m’a guidée à accorder cet instrument dans les règles. Personne à aucun moment ne m’a pris pour me dire : «tiens c’est comme ça ». J’allais apprendre à regarder les autres jouer. J’enregistrais tout, je rentrais chez moi et le lendemain je me mettais au travail. Voilà comment je me suis développé », rapporte-t-il.