Cameroun - Valorisation de la culture: Le «Kaba Ngondo», cette robe ample à l’histoire méconnue.

Par Marie Louise SIMO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 17-Nov-2017 - 03h30   15220                      
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Kaba Ngondo M L Simo
Les origines de cette tenue issue de la culture Sawa seront décortiquées au cours de la première édition du festival « culturel Kab’Attitude », organisée par l’Amicale des femmes Deïdo.

Le « Kaba Ngondo ». Ce boubou féminin  long, ample et somptueux  empreint d’une simplicité et d’une élégance,  fait partie du quotidien des  femmes camerounaises, qui l’arborent  fièrement dans toutes les circonstances.  Attribuée aux femmes Sawa,  dans la région du Littoral, d’où, son nom de baptême « Kaba Ngondo », cette tenue s’est vulgarisée et s’est imposée  dans les autres cultures nationales voire même internationale. Les femmes l’aiment bien  pour sa souplesse et la dignité qu’elle procure,   affirme Aline, une ménagère camerounaise. « De plus en plus, le Kaba est arboré partout, on le trouve  dans  toutes les villes, au Cameroun et en Afrique. Il attire l’attention, la fierté et la gaieté. Il a évolué avec le temps, mais les stylistes s’inspirent  de l’original qui est le Kaba Ngondo », explique Mbedi Ekendi, le responsable de la communication du comité d’organisation du festival culturel Kab’Attitude.

Cependant toute ou la quasi-totalité des femmes, ignore ses origines. Pourtant, derrière ce costume féminin qui a subi les effets de la modernité, se cache toute une histoire, tout un symbole, que les femmes Deïdo  tiennent à  valoriser, à travers l’Amicale des Femmes Deïdo (Afed), dans le cadre de la célébration du 25ème anniversaire de cette association. Ce sera au cours de la première édition du  festival  « Kab’Attitude », qui se tiendra du 15 au 17 novembre 2017, à Douala, sous le thème « l’histoire et l’évolution du Kaba ».  « Le Kaba représente la culture de la femme Sawa, une large tenue qui présente  la femme dans toute sa beauté et retrace sa  dignité et sa valeur. Il symbolise la joie, l’amour, le partage et l’excellence »,  explique  Mbedi Ekendi.  Cet  évènement, explique la présidente de l’Afed,  Alice Mbappe Eyoum, célèbre, valorise et sublime le Kaba  en offrant au grand public un savoir-faire artistique africain.

 

Une mariée en Kaba

Toutes les versions de l’histoire, selon Alice Mbappe Eyoum, s’accordent sur le fait  que les origines du Kaba remontent  à l’arrivée  des missionnaires protestants au Cameroun. La nudité des autochtones était  alors mal-appréciée par les missionnaires, principalement leurs épouses, désorientées par les formes harmonieuses et peu couvertes des jeunes filles Sawa  qui se mouvaient   devant leurs époux. Elles décident alors de les  éduquer  et de leurs initier au port d’une sorte de couverture que les filles Sawa vont appeler « Kaba », une déformation du mot anglais « Cover ». A l’origine, le Kaba était de  texture rugueuse et sa couture  consistait à confectionner un grand sac de pièce unique avec des ouvertures pour la tête et les bras, dont le but était d’offrir aux femmes « une tenue décente qui plaît au Seigneur ».

Cependant, ce modèle va exister jusqu’à ce que les femmes Sawa apprennent  la couture auprès d’Hélène Saker. C’est ainsi que leur créativité va transformer au fil du temps,  le sac difforme et rugueux en vêtement élégant et sophistiqué.  Une transformation qui continue à évoluer  au gré de la mode.  « Au cours de notre soirée de gala, on aura un concours qui a été lancé pour présenter  les différents aspects  du Kaba. On aura le Kaba Ngondo (traditionnel), le Kaba  d’apparat (moderne) et le Kaba de la mariée. C’est intéressant de savoir qu’une mariée africaine ou non africaine peut s’habiller en Kaba », explique  la présidente de l’Afed.

 

Auteur:
Marie Louise SIMO
 @t_b_a
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