Le journaliste et lanceur d’alerte Boris Bertolt a publié sur son compte Facebook ce lundi 1er mars 2021 une vidéo dans laquelle on aperçoit des soldats vêtus de treillis propres à l’armée camerounaise, et qui se revendiquent d’appartenir au « Mouvement pour la Libération du Cameroun », cette entité hostile au régime de Yaoundé, dont l’existence a été révélée aux autorités camerounaises en décembre 2020 par le gouvernement centrafricain.
Le porte-parole de ces hommes dans la vidéo révèle que les forces de défense et de sécurité camerounaises ont constitué des groupes d’autodéfense pour les combattre et adresse une mise en garde à ces derniers.
« Les forces de défense et de sécurité camerounaises ont recruté certains civils à autodéfense, camerounais et nigérians pour nous combattre. Je vous mets en garde, mettez-vous à l’écart. Nous sommes des militaires. Le problème est entre le gouvernement camerounais et notre mouvement. Nous n’avons pas de problèmes avec vous. Vous n’avez pas la capacité de nous combattre. Les armes que nous avons, vous ne les avez pas. Si vous tuez un de nos éléments, nous allons essayer de brûler vos villages un par un », a-t-il déclaré.
Le MLC se revendique davantage du Grand-Nord, et a donné à penser qu’il était la branche armée du « Mouvement 10 millions de Nordistes », ce think-thank des ressortissants des régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord, qui s’est donné pour mission de défendre les intérêts des leurs.
« Vous avez interdit le *Mouvement 10 millions de nordistes*, mais il n’y a pas de problèmes. A partir de maintenant, nous allons manifester avec les armes (…) Si nous n’arrivons pas à manifester dignement, on va manifester avec les armes, puisque vous voulez la loi du plus fort », menace-t-il d’un ton ferme.
Pour sa part, le coordonnateur du « Mouvement 10 millions de Nordistes », Guibaï Gatama, a réagi à cette alliance présumée avec MLC, dans un message sur sa page Facebook, en se désolidarisant complètement de cette entité rebelle : « La voie démocratique, dans le respect de la République, est la seule pour obtenir le retour du Grand-Nord au premier plan. Notre prise de conscience et notre détermination nous permettrons de relever de grands défis. Ensemble, tout est possible ».
Le MLC revendique par ailleurs comme « leaders » Marafa Hamidou Yaya, Gervais Mendo Ze, ou encore Iya Mohamed, pour lesquels il est en pourparlers avec Yaoundé pour leur libération. Mais « ils ont refusé et nous avons mis un stand-by à nos négociations », apprend-on.