Durant deux jours, rapporte Cameroon Tribune du vendredi 5 avril 2019, il a été question pour ces universitaires aux profils variés et divers, et également pour les opérateurs économiques et les membres de la société civile présents, d’exprimer leur point de vue sur la base d’arguments solides afin d’étayer l’opinion sur cette question fondamentale qu’est le franc CFA.
Organisé par le Centre d’études et de recherche en management et économie (Cerme), le colloque vise aussi à «rendre compte de l’état des débats sur les enjeux de la zone franc pour les économies africaines et pour la France». A en croire le Pr Roger Tsafack Nanfosso, recteur de l’université de Dschang, ce colloque est organisé pour répondre à une préoccupation de la science.
«Tout le monde, depuis quelques années, suit avec grand intérêt dans les médias et les réseaux sociaux et même à travers les manifestations dans le monde, la passion qui entoure la question du franc CFA et les 15 pays qui utilisent cette monnaie. Le débat est : faut-il rester après une cinquantaine d’années dans cette entente entre certains pays en Afrique et la France?.
Nous avons entendu beaucoup d’arguments pour et contre, et beaucoup de passion et d’idéologie. Or, l’université a pour rôle d’éclairer la société. Et l’université de Dschang, s’interdit d’être muette quand il s’agit de proposer aux décideurs des solutions scientifiques, pour éclairer la décision publique», clame le recteur de l’UDS.
« Ici, il n’y a pas d’idéologie, il n’y a eu que des faits, la science, la théorie pour éclairer. Notre université veut être au premier plan pour indiquer la voie à suivre », précise le Pr Roger Tsafack Nanfosso.
Pour le Pr Gabriel Zomo, coordonnateur de la rédaction du Programme économique de la Cemac, la Communauté a pris à bras le corps le thème sur le franc CFA, ce qui explique d’ailleurs sa présence à Dschang.
14 pays (dont 12 anciennes colonies françaises), huit en Afrique de l'Ouest et six en Afrique centrale, utilisent toujours le franc CFA comme monnaie officielle, soit 155 millions de personnes. Sa valeur est indexée sur l'euro (1 euro = 655,96 francs CFA), ce qui maintient les économies africaines dans la dépendance de la politique monétaire européenne.