Le 13 janvier 2021, des éléments de la Compagnie de gendarmerie de Yaoundé III ont démantelé un réseau de trafic de nouveau-nés. Au cours de cette opération, quatre nourrissons ont été retrouvés dans une garderie improvisée au lieu-dit Borne 10 à Odza. Selon le promoteur de cette activité illégale, les bébés avaient été déposés à cet endroit par leur génitrice contre une somme d’argent. Des nouveau-nés qui étaient proposés à des acheteuses à partir de la somme de 1 million de FCFA.
Interrogée sur ce phénomène qui prend de l’ampleur, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF) a exprimé son incompréhension. «En tant que mère, j’ajouterais grand-mère, j’ajouterais même le pédiatre que je suis, je suis choquée par ce qui est en train de se passer dans notre société, et j’ai du mal à comprendre comment on en est arrivé là. Comment peut-on imaginer vendre le fruit de ses entrailles aussi facilement ?», s’est questionnée Marie Thérèse Abena Ondoa, invitée du journal de 13 heures du Poste National ce 27 janvier 2021.
Pour justifier leurs actes, certaines jeunes filles évoquent leur incapacité à s’occuper de leurs bébés à cause des difficultés financières. Des arguments balayés du revers de la main par la MINPROFF.
«Un enfant qui nait, c’est le fruit de deux personnes. La vie est sacrée. Quand un enfant est conçu, je pense qu’il faut assumer sa responsabilité jusqu’au bout. Et c’est ici le lieu pour moi d’interpeller les familles parce que lorsque les adolescentes, sans être préparées pour des raisons peut-être la pauvreté, arrivent à prendre une grossesse, je pense que les familles doivent assumer leurs responsabilités parce que beaucoup de parents ont baissé les bras», soutient la ministre.
«Pourquoi les enfants se retrouvent dans le désarroi ? C’est vrai qu’il y a une pauvreté ambiante, mais on a grandi dans la pauvreté ambiante sans se prostituer sans prendre des grossesses, donc il revient à la famille, la cellule de base de la société, d’encadrer ces jeunes, de savoir éviter ces grossesses, d’attendre d’être un peu plus mature et il y a même déjà des services de santé qui permettent aux adolescentes, sans les encourager à se livrer à une sexualité précoce, à éviter les grossesses. Et il revient aux parents de surveiller particulièrement les jeunes filles, les premières victimes. On n’a pas besoin d’être intellectuel pour encadrer les enfants, aussi de limiter les besoins des filles, c’est-à-dire qu’on se contente de l’essentiel parce que cette prostitution arrive parce que les enfants veulent vivre au-delà de leurs moyens», conseille le membre du gouvernement.