André Blaise Essama écope de 6 mois d’emprisonnement ferme. Le verdict du procès intenté contre l’activiste nationaliste camerounais pour dégradation de bien public est tombé le 4 juillet 2016 dans l’après-midi. La juge Vicky Mbangue lui inflige une peine de 6 mois de prison pour dégradations de biens publics. Il devra payer un peu plus de 2 millions de francs CFA de dommages, intérêts et amende.
La présidente du Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo a suivi quasiment à la lettre les réquisitions du Procureur de la République Olivier Ndjié. Au cours de l’audience de lundi, celui-ci indiquait l’application du double du maximum de la peine prévue par l’article 88 Alinéa 1 du Code pénal. Il a expliqué qu’il sollicitait cette sanction parce qu’André Blaise Essama est récidiviste.
«Il avait déjà été condamné à 3 mois de prison fermes lors d’un précédent procès pour les mêmes faits. La partie postérieure du monument avait été dégradée. Il n’avait pas fait appel à l’époque, préférant le dilatoire», a soutenu Olivier Ndjié.
Dans leurs plaidoiries les trois conseils d’André Blaise Essama ont réclamé la clémence. Maître Kack Kack, l’un d’eux, a notamment demandé une «peine de principe». Le but étant de permettre à «ce citoyen dont les Camerounais ont encore besoin», de marquer un temps d’arrêt pour réfléchir à une stratégie de combat plus intelligente.
Les avocats de la défense ainsi que certains des soutiens de l’accusé ont dénoncé une violation de ses droits à la fin de l’audience. Me Adeline Marthe Djomgang a ainsi pointé le refus de la juge Mbangue de donner la parole à Essama avant le verdict. Une attitude qu’Anicet Ekane, un responsable du parti politique Manidem (Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie) engagé aux côtés de l’activiste camerounais a décriée: «La Présidente du Tribunal n’a pas osé donner la parole à Essama avant de prononcer son arrêt. Ce qui est généralement contraire aux us et coutumes du Tribunal. Lors de la dernière audience, elle a même coupé la plaidoirie de Me Momo. Ce qui est scandaleux !».
André Blaise Essama ne devrait pas rester 6 mois en prison. Il a déjà passé 96 jours au pénitencier de New-Bell et ne devrait y séjourner encore que pendant une période d’un peu moins de 3 mois. Il pourrait en sortir un peu plus tôt si l’appel que ses conseils ont décidé d’interjeter débouche sur un verdict favorable.