C’est un sujet qui va à coup sûr, faire parler au Cameroun. Dans son numéro à paraître ce dimanche 17 février 2019, Jeune Afrique titre à sa grande Une: «Cameroun: Madame la présidente». Un titre collé à un portrait géant de Chantal Biya. Le magazine panafricain note qu’aux côtés de son époux, la Première Dame du Cameroun construit avec méthode, ses propres réseaux d’influence.
La parution de cet article intervient dans un contexte marqué par la propagation de nombreuses rumeurs sur le rôle joué par l’épouse de Paul Biya, dans le remaniement ministériel du 4 janvier 2019. Pour le politologue Mathias Éric Owona Nguini, la démarche de Jeune Afrique vise à déstabiliser le Chef de l’Etat et son pouvoir.
L’universitaire était présent ce dimanche 17 février, sur le plateau du programme dominical Club d’Elites, diffusé sur la chaîne de télévision Vision 4. Il a vivement critiqué le choix éditorial du magazine panafricain. «Ce sont des fantasmes, des conjectures, des vaines spéculations», a commenté Owona Nguini. «Nous avons un Président élu lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. A ma connaissance, ce président n’est pas madame Chantal Biya, c’est M. Paul Biya», a-t-il indiqué.
Le chercheur à la Fondation Paul Ango Ela soutient que «les spéculations de Jeune Afrique sont faites dans une démarche politique qui est explicite. Il s’agit en réalité, d’imposer des représentations qui visent à conduire à des dynamiques qu’on a vues dans certains pays comme la Tunisie et Le Zimbabwe. La logique est d’introduire dans l’esprit des Camerounais l’idée que la dynamique politique du Cameroun peut évoluer vers les trajectoires de type tunisien, c’est-à-dire, insurrection populaire. A travers cet appel à l’insurrection, on vise la révolte», analyse l’enseignant d’université.
«Que les gens fassent des conjectures, des spéculations; la réalité est là, le Président de la République du Cameroun, c’est M. Paul Biya» a conclut Pr Owona Nguini.
Fred BIHINA