
Des pays amis avaient déjà pris l’engagement de suivre le Cameroun dans sa croisade contre Boko Haram, ceci bien avant le Sommet sur la sécurité tenu à Paris en mai 2014. Mais à ce jour, «qui fait quoi pour le Cameroun ?» s’interroge notamment le quotidien Mutations de ce vendredi 24 juillet 2015, qui indique que «des détails sont importants pour dresser la liste de nos vrais amis».
Le journal commence par la Russie de Vladimir Poutine, dont les armes feraient la joie des éléments du Bataillon d’intervention rapide (Bir). En janvier 2015, Nikolaï Ratsiborinski l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Cameroun avait promis un soutien concernant l’artillerie, le transport du personnel, les techniques de renseignement. Si le journal note que « nous sommes déjà passés au concret » de cette aide, il se demande au vu de la puissance russe si Moscou « en fait assez pour aider le Cameroun ».
Côté américain, le général Bolduc commandant du commandement spécial des opérations Afrique des Etats-Unis d’Amérique (Scaf) annonçait le 20 juillet dernier un « soutien dans la formation des forces de défense et de sécurité camerounaises, l’approvisionnement en équipements militaires et de surveillance de pointe et le renseignement sur les mouvements des troupes ennemies ». Aux yeux du journal cependant, « une question subsiste : où sont les drones, les armes sophistiquées et les avions de combats ? Qu’est-ce qui coince ? »
La Grande Bretagne de David Cameron s’est engagée à apporter un soutien humain et logistique, dès le Sommet sur la sécurité de mai 2014. Londres a d’ailleurs organisé une rencontre des experts pour la mise en place des détails techniques. « Ce royaume est par ailleurs prêt à accorder des financements pour l’implémentation de la force mixte internationale pour combattre la pieuvre Boko Haram. Mais sur le terrain, les actions ne sont pas encore visibles ».
Quant à Israël de Benyamin Netanyahou, il « est resté aphone sur toutes les actions de lutte contre Boko Haram au Cameroun », évalue le journal. L’article cite aussi une source sécuritaire qui évoque l’apport israélien dans la formation du Bir : « Les formateurs israéliens, constitués d’anciens du Mossad, sont plus aguerris dans le domaine de la guérilla urbaine que Boko Haram semble importer au Cameroun à travers des attaques kamikazes ».
L’Allemagne d’Angela Merkel a offert 120 véhicules tactiques à l’armée camerounaise (60 jeep et 60 camions dont certains armés de quadri tubes 14,5mm. Mais en haut lieu, il se murmure que « par rapport à son potentiel et à son histoire avec le Cameroun, le pays d’Angela Merkel pouvait faire mieux ».
La France, après le récent passage de François Hollande à Yaoundé, appuie le Cameroun autour de trois aspects : le partenariat de défense, l’assistance humanitaire et l’aide au développement. Et le journal de se préoccuper : « Quoique multiforme, l’appui de la France est-il pour autant suffisant ? Pas certain. Puisque certaines promesses de Paris tardent à se concrétiser. C’est par exemple le cas de cette fameuse conférence des donateurs promise par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, en février dernier lors de son passage à Yaoundé ».
Pour la Chine enfin, le soutien peut être résumé entre argent et exercices militaires conjoints. Une ligne de crédit de 200 milliards FCFA a été ouverte au bénéfice du Cameroun à la Exim Bank of China dès 2011. Ce qui a permis d’acquérir de l’artillerie sol-air, des engins blindés, deux patrouilleurs… Deux frégates de la marine chinoise ont stationné au large de Douala dans le cadre d’un exercice militaire conjoint. Mais « des vois s’élèvent pour réclamer du partenaire chinois davantage de soutien notamment dans le cadre d’un Conseil de sécurité de l’ONU où il est membre permanent », rappelle le journal.
Esther Ayissi (Stagiaire)