L’absence ou l’insuffisance du sang de qualité à transfuser aux malades continue d’être à l’origine de nombreux cas de décès au Cameroun. Le besoin estimé à 400.000 poches de sang sur le plan national par an, seules 82661 poches ont été obtenues en 2016 apprend-on du ministère de la santé publique. Un gap énorme qui fait que lorsqu’un patient éprouve un besoin il n’y a toujours pas de sang disponible quelque soit le type de sang, déplore le Dr Appolonie NOAH OWONA, Secrétaire permanent du programme national de transfusion sanguine.
Elle révèle que si la situation dans les banques de sang du Cameroun reste inchangée depuis plusieurs années c’est parce que les camerounais n’ont toujours pas la culture du don de sang. « 95% des poches de sang dans les formatons sanitaires sont issus des donneurs de remplacement, c’est-à-dire des donneurs qui viennent parce qu’il y a une situation en urgence. Du coup nous n’avons que 5% de personnes, voire un peu moins ; qui viennent régulièrement donner leur sang. » confie le Dr Noah Owona qui ajoute : « Nous pensons que si c’était l’inverse, d’abord on ne demanderait pas à un patient qui a besoin d’une transfusion sanguine de venir contribuer à la cession d’une poche de sang et on ne lui demanderait pas de venir avec 2 donneurs. »
Par ailleurs le don de sang fait dans les situations d’urgences (uniquement lorsqu’on a un parent ou un proche dans le besoin urgent» très souvent fini à la poubelle, tel que l’explique le Secrétaire permanent du programme national de transfusion sanguine : « Quand les gens viennent avec des donneurs, puisqu’ils sont en urgence, il faut impérativement des donneurs par tous les moyens. Ceux qui se savent malades ou qui ne se savent pas malades et qui veulent aider la famille viennent donner le sang, au final ce sang ne sert pas. Il y a un fort taux de destruction de ce type de poche ».
« Le don de sang fait dans les situations d’urgences » c’est autour de ce thème qu’est célébrée l'édition 2017 de la journée mondiale du donneur de sang. La campagne de cette année met un accent particulier sur le rôle que chacun peut jouer pour aider les autres dans les situations d’urgence en donnant son sang. Mais elle tient surtout à montrer qu’il est important de donner régulièrement afin que les réserves soient suffisantes avant que ne survienne une situation d’urgence.
Iris Bitjoka