Cameroun : Roland Felix Eyoum «FECAFOOT: ABDOURAMAN HAMADOU BABA DANS LA SAUCE»

Par | Correspondance
YAOUNDE - 04-Jul-2017 - 14h58   10018                      
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Roland Felix Eyoum Roland F. Eyoum
Comment comprendre, sachant que le Cameroun s'est engagé auprès du milliard d'Africains pour abriter la CAN 2019 qui devrait, comme celle des dames être la meilleure de l'histoire, que certains fassent tout pour semer le désordre, solliciter l'exclusion du Cameroun des compétitions de la Fifa et de la Caf et par ricochet, militent pour la suspension pure et simple du Cameroun par la FIFA?

Par Roland Felix Eyoum

« FECAFOOT: ABDOURAMAN HAMADOU BABA DANS LA SAUCE »

 

La FIFA vient de servir un revers irréversible à celui qui pense pouvoir, tout seul (avec ses complices tapis dans l'ombre bien évidemment) mettre à mal les institutions camerounaises que sont Les Lions Indomptables, la Fecafoot et l'organisation par le Cameroun de la CAN 2019.

 

I- Rappel Historique:

En 2013, Iya Mohammed se fait réélire Président de la Fecafoot, juste avant d'être embarqué à la prison centrale Kondengui à Yaoundé.  Seidou Njoya qui lui succède sera poussé à la démission par Abdouraman et consorts. John Begheni Ndeh et Antoine Essomba Eyenga (RIP) prennent illégalement de force le siège de la Fecafoot, ce qui entraine la suspension du Cameroun par la FIFA. Le Président Camerounais envoie une délégation rencontrer Sepp Blatter alors Président de la Fifa. Paul Biya, Sepp Blatter et Issa Hayatou mettent alors en place le Comite de Normalisation pour que la suspension du Cameroun soit levée. C'était sans compter sur Abdouraman et consorts qui n'ont trouvé rien d'autre à faire que de torpiller systématiquement le travail du Comite de Normalisation par des procédures interminables, dépourvues de toute valeur juridique.

Le Comité de Normalisation, dont les décisions étaient statutairement inattaquables, met en place des nouveaux statuts et organise des élections remportées par Tombi A Roko. Lesdits statuts et lesdites élections sont curieusement annulés, le plus illégalement du monde par la Chambre de Conciliation et d'Arbitrage avec la complaisance du ministre des sports de l'époque. Les statuts de la Fecafoot sont corrigés et de nouvelles élections, une fois de plus remportées par Tombi A Roko, organisées. Juste après, le Président Camerounais procède à un remaniement ministériel qui emporte le ministre complaisant.

 

II- La Saga d'Abdouraman et consorts.

En procédant à un important remaniement ministériel 48/72 heures après l'élection de Tombi A Roko, le Président Biya envoie un signal fort sur sa détermination à gagner les paris de l'organisation par le Cameroun des CAN 2016 et 2019. Ces engagements pris par la nation n'émeuvent pourtant pas Abdouraman qui poursuit allégrement ses manœuvres destructrices. Il fait une fois de trop annuler les élections et les statuts de la Fecafoot, ce qui fait monter le nouveau ministre des sports, Pierre Ismael Bidoung Mpkatt au créneau, pour informer la communauté nationale et internationale du caractère illégal des décisions de la CCA.

 

III- Le jeu trouble de la CCA et du TAS.

Lors de la mise en place du Comite de Normalisation par Paul Biya, Issa Hayatou et Sepp Blatter, il était clair que ses décisions étaient inattaquables. On ne sait donc pas les fondements juridiques qui ont soutenu les décisions prises à répétition par la CCA et le TAS.

On ne comprendra jamais la motivation de la CCA d'annuler à deux reprises les élections et les statuts de la Fecafoot alors que sa compétence se limite aux litiges d'ordre sportif, en d'autres termes, aux litiges émanant des compétitions se jouant dans les stades. Ces gens ne devraient pourtant pas ignorer que les élections et les statuts des fédérations relèvent de la compétence exclusive du Ministre des Sports.

C'est donc fort de la décision ministérielle que personne ne fera appel au TAS en ce qui concerne les élections et les statuts illégalement et arbitrairement annulés par la CCA. Curieusement, malgré l'appel qu'il déclare lui-même forclos d'Abdouraman, le TAS confirma, sans juridiction de surcroit, la décision déjà illégale de la CCA.

 

IV- Abdouraman pétitionne pour l'application des décisions illégales

Fort des décisions arbitraires, illégales et sans fondement juridiques de la CCA et du TAS, Abdouraman saisira à plusieurs reprises la FIFA à laquelle il ordonne (pas moins) l'application des décisions, en d'autre terme, le débarquement du bureau exécutif issue des élections de 2015, pourtant supervisées par l'Etat du Cameroun, la FIFA et la CAF, ce qui devrait signifier qu'elles ne souffrent d'aucune illégitimité.

 

V- La réponse de la FIFA aux pétitions interminables d'Abdouraman:

Le 26 juin, après avoir longtemps ignoré les pétitions sans fin d'Abdouraman lui intimant l'ordre de déloger les locataires actuels de l’immeuble siège de la Fecafoot au quartier Tsinga à Yaoundé, la FIFA n'y est pas allée avec détour: " A cet égard, sachez que la FIFA n'est pas une instance d'exécution des décisions prises par le TAS...
Par conséquent, il apparait qu'il revient à la Fecafoot elle-même de prendre les mesures qu'elle juge nécessaires en vertu de ses propres règles imposées au niveau national afin de faire exécuter la décision prise par le TAS. De surcroit, nous aimerons attirer votre attention sur le contenu de la Convention de New York de 1958 pour la reconnaissance et l'exécution des sentences arbitrales étrangères qui est à la disposition des parties en ce qui concerne la reconnaissance et l'exécution des décisions du TAS".

 

On voit bien que les décisions du TAS et de la CCA ne sont pas des décisions de justice comme veulent le faire croire aux Camerounais Bell Joseph Antoine, Abdouraman Hamadou Baba et tous leurs supporters, mais plutôt, très simplement des décisions arbitrales.

 

VI- La Convention qui met irréversiblement et définitivement Abdouraman et consorts dans la sauce:

 

La Fifa, dans sa lettre musclée, invite Abdouraman à se référer à la Convention de New York de 1958. Il s'agit effectivement de la Convention pour la reconnaissance et l'exécution des sentences arbitrales étrangères de 1958 par la Conférence des Nations Unis sur l'Arbitrage Commercial International qui stipule: "Article V
1)- La reconnaissance et l'exécution de la sentence ne seront refusées sur la requête de la partie contre laquelle elle est invoquée que si cette partie fournit à l'autorité compétente du pays où la reconnaissance et l'exécution sont demandées la preuve: … c)- Que la sentence porte sur un différend non visé dans le compromis ou n'entrant pas dans les prévisions de la clause compromissoire, ou qu'elle contient des décisions qui dépassent les termes du compromis ou de la clause compromissoire. Toutefois, si les dispositions de la sentence qui ont trait à des questions soumises à l'arbitrage, les premières pourront être reconnues et exécutées, ou d)- Que la constitution du tribunal arbitral ou la procédure d'arbitrage n'a pas été conforme à la convention des parties, ou à défaut de convention qu'elle n'est pas conforme à la loi du pays où l'arbitrage a eu lieu, ou e)- Que la sentence n'est pas encore devenue obligatoire pour les parties où à été annulée ou suspendue par les autorités compétentes du pays dans lequel, ou d'après la loi duquel la sentence a été rendue.

 

2)- La reconnaissance et l'exécution d'une sentence arbitrale pourront aussi être refusées si l'autorité compétente du pays où la reconnaissance et l'exécution sont requises constate: a)- Que d'après la loi de ce pays, l'objet du différend n'est pas susceptible d'être réglé par voie d'arbitrage, ou b)- Que la reconnaissance ou l'exécution de la sentence serait contraire à l'ordre public de ce pays".

 

VII- Conclusion:

La FIFA a donc tranché.

La CCA, encore moins le TAS ne peuvent prendre des décisions illégales, arbitraires, injustes, dépourvues de fondements juridiques et même absurdes et les imposer à un pays libre et indépendant qu'est si heureusement le Cameroun.

Comment comprendre, sachant que le Cameroun s'est engagé auprès du milliard d'Africains pour abriter la CAN 2019 qui devrait, comme celle des dames être la meilleure de l'histoire, que certains fassent tout pour semer le désordre, solliciter l'exclusion du Cameroun des compétitions de la Fifa et de la Caf et par ricochet, militent pour la suspension pure et simple du Cameroun par la FIFA?

 

Heureusement que la FIFA ne s'est pas laissée piéger. Au contraire, le piège se referme petit à petit sur ceux qui l'ont tendu. Ils estiment qu'ils ne peuvent pas honorer une réunion de conciliation organisée par la FIFA en présence des élus de la Fecafoot. A force de tirer la corde plus qu'il n'en faut, Abdouraman et consorts sont très bien partis pour être exclus de toutes les activités liées au football d'abord par la Fecafoot qui en a le pouvoir, ensuite par la CAF et enfin par la FIFA qui ne tolèrera certainement plus de recevoir les correspondances insensées et les injonctions maladroites d'Abdouraman.

 

Roland Felix Eyoum Epesse 
Analyste Politique Independant,
President and Chief Executive Officer 
Cimex International Corporation 
Sanaga and Wouri Realty Corporation

 





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