Cameroun - Régionales 2020: Exclus du processus électoral, des chefs traditionnels de la Menoua (Ouest) saisissent Paul Biya

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 14-Dec-2020 - 12h37   5812                      
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chefferie traditionnelle Drioits réservés
Ils n’ont pas pris part au scrutin en raison d’irrégularités relevées dans leur liste, par Elections Cameroon, et confirmées par la Chambre administrative de la Cour Suprême.

Les chefs traditionnels du département de la Menoua, région de l’Ouest, n’ont pas pris part à l’élection des conseillers régionaux du 6 décembre 2020. La liste de leurs trois représentants avait été rejetée par Elections Cameroon (ELECAM), et cette décision avait été confirmée plus tard par la Chambre administrative de la Cour Suprême, au motif de «non-respect des composantes sociologiques», précise le quotidien La Nouvelle Expression de ce lundi 14 décembre 2020.

Par conséquent, le commandement traditionnel dans ce département n’a pas pris part au processus électoral, et se voit ainsi privé de siège au conseil régional de l’Ouest. Les chefs traditionnels de la Menoua ont décidé de saisir le chef de l’Etat, Paul Biya, pour porter à son attention ce qu’ils considèrent comme une «décision imbue d’injustice de la chambre administrative», ce d’autant plus qu’après la décision prise par ELECAM, leur liste avait été réhabilitée par le Tribunal administratif de l’Ouest.

Dans cette lettre au chef de l’Etat et signée par Sa majesté Guy Bertrand Momo Soffack, le roi des Foto-Dschang, les chefs de la Menoua estiment que la décision de la Cour Suprême ne repose ni sur le droit, ni sur la justice, et que la notion de composantes sociologiques «est interprétée au gré des circonstances. La preuve étant qu’au cours de la même audience, la Chambre administrative dans notre affaire l’a sous-entendue comme se rapportant à l’ethnie. Pourtant, dans une autre affaire qui suivait (cas du Noun) la même chambre a déclaré que cette notion était insaisissable, vague et imprécise», couinent-ils.

En effet, il leur est reproché l’absence d’un représentant de l’ethnie «Mbo’o» dans leur liste. Ils pensent par conséquent que la Chambre administrative a officialisé à travers cet acte la «dichotomie Mbo’o-Bamiléké au sein du département de la Menoua, où désormais, pour toute élection, la jurisprudence ainsi consacrée, exigerait qu’un Mbo’o soit imposé au détriment de l’ensemble des démembrements socio-administratifs de tout le département».

Leur liste a été remplacée par une autre portée par les arrondissements de Fongo-Tongo, Fokoué et Nkong-Ni.

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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