Le projet de loi des finances 2016 a été adopté au petit matin du dimanche 06 décembre 2015 par les députés à l’Assemblée Nationale. Le budget s’équilibre en recettes et en dépenses à 4.234,7 milliards de FCFA. A en croire l’hebdomadaire Intégration édition du lundi 07 décembre 2015, «pour réaliser cette performance, de nouveaux produits seront taxés en 2016, de même que des augmentations d’impôts sont attendues».
Ainsi, «les communications sur téléphone portable et les services Internet seront par exemple assujettis au droit d’accises. Le taux appliqué sera de 3%. Ce qui fait déjà craindre une hausse du prix de la minute d’appel ou de l’heure de connexion internet. Le droit de timbre sur les passeports ordinaires augmente de 50% passant de 50 000 à 75 000 francs CFA. On assistera par ailleurs à la ré‐instauration des droits de douane sur le riz à hauteur de 5%», révèle le journal.
«Les droits de douanes sont à nouveau institués sur le ciment importé à hauteur de 20% et sur le ciment non pulvérisé (clinker) à hauteur de 10%». Selon le gouvernement, l’objectif ici «est de prévenir des distorsions de concurrence avec l’augmentation de l’offre locale». Dans le secteur bancaire, «tous les établissements de micro‐finances doivent désormais verser chaque année, 33% de leurs bénéfices à l’Etat».
Si le gouvernement mise sur l’impôt et la douane pour supporter ses charges et pallier les pertes liées à la chute du prix du pétrole et la hausse des dépenses de la guerre contre le groupe Boko Haram, «les dispositions fiscales de l’année 2016 ne sont pas du goût de tous», lit-on.
D’après David Tamgnoue, le président du conseil d’administration des AMC2, «l’assujettissement des établissements de micro finance de première catégorie à l’impôt sur les sociétés est mortelle», explique t-il dans les colonnes du journal. Le président de la Ligue Camerounaise des Consommateurs, Delor Magellan Kamgaing Kamseu a pour sa part adressé une correspondance aux députés pour empêcher la hausse du prix du riz. Jusqu’ici, « il n’a jamais été entendu».
Selon Intégration, l’addition risque d’être davantage salée dans les prochaines années «avec le démantèlement progressif des barrières douanières sur les produits européens qui devraient commencer au mois d’août 2016. Cette suppression de droits de douane va engendrer en moyenne chaque année entre 40 et 50 milliards de francs de pertes sur les recettes douanières, selon les estimations», conclut le journal.
Béatrice Kazé