Votre Journal vous fait revivre les minutes du procès intenté contre les «maquisards».
PAR MAURICE DJANDA, NOUVELLES D'AFRIQUE N°13
PRESSE DU CAMEROFIN N°6180, 6181,6178
1- SAMEDI 26 DÉCEMBRE 1970
Tentative de révolution, organisation de bandes armées, assassinats, incendies et destructions volontaires, viols, arrestations et séquestrations, pillages en bandes et complicité desdits crimes. Tels sont les chefs d'accusation pour lesquels Ouandié et Mgr Ndongmo ont comparu samedi matin à la salle d'audiences de la Cour d'appel du palais de justice de Yaoundé, devant le tribunal militaire, en compagnie de 26 coinculpés.
Lorsqu'à 8h45, les juges font leur entrée - capitaine Paul Njock président, lieutenant-colonel Bouba Kaélé et capitaine Nguindjol, assesseurs - la salle est comble. Journalistes, diplomates, ecclésiastiques et simples curieux sont venus assister au procès de la rébellion. Le capitaine Emile Manga est dans ce procès commissaire du gouvernement (procureur).
Mgr Ndongmo en soutane et Ernest Ouandie sont l'un à côté de l'autre, apparemment décontractés. Leurs avocats respectifs sont Me Orcel, commis d'office et Me Ndinka, du Cameroun occidental: Deux autres avocats, Mes Fouletier et Nkili, défendent le reste des accusés, parmi lesquels on compte une femme, Mlle Ter Monique.
BATAILLE DE PROCÉDURE
Après avoir déclaré «ouverte l'audience ordinaire du tribunal militaire de Yaoundé», le capitaine Njock appelle les inculpés à la barre et leur lit les chefs d'accusation. Me Ndinka, défenseur de Mgr Ndongmo, intervient alors et demande que son client soit examiné par un expert psychiatrique, qui se prononce sur l'état de santé (mentale) de l'évêque de Nkongsamba.
«Votre client est-il malade ?» demande le président du tribunal. «Je ne sais pas. Ce n'est pas à moi de le dire», répond l'avocat. Le commissaire du gouvernement s'étonne qu'on s’inquiète aujourd'hui de l'état mental de Mgr Ndongmo qui, jusque-là, avait présenté tous les symptômes d'un homme normal et même d'un homme «très intelligent, selon les journaux». Le président du tribunal décide que cette question sera examinée plus tard.
C'est au tour de Me Orcel, commis d'office pour Ernest Ouandié, de prendre la parole. «Mon client m'a récusé; il m'est impossible de continuer à le défendre». Me Nkili lui emboite le pas en faisant savoir que sur les 18 inculpés qu'il avait à défendre, 8 l'ont aussi récusé.
Après cette bataille de procédure, Ouandié est appelé à la barre, pour s'entendre signifier l'acte d'accusation. Il affirme avoir constitué régulièrement, le 12 novembre, une liste d'avocats étrangers (un français, Me Vergès et un britannique, Me Milner) et s'étonne que ceux-ci soient absents. Un autre avocat de Victoria, demandé par le chef rebelle, s'est récusé. Ouandié déclare alors qu'il lui est impossible d'être juge, que le gouvernement veut l'abattre et que ce procès est une forfaiture. Le président fait observer que le tribunal ignore pourquoi les avocats constitués ne sont pas venus. Le commissaire du gouvernement précise que le leader de l'UPC a, dans ce procès, un avocat commis d'office, Me Orcel, et que la loi est donc respectée. L'incident est clos.
Les accusés sont alors appelés l'un après l'autre à la barre pour entendre le capitaine Njock lire les chefs d'inculpation reprochés à chacun. Tous sont accusés de tentative ou de complicité de tentatives de révolution et d'assassinats, d'incendies et de destructions volontaires, d'arrestations et de séquestrations, de pillages en bandes etc... Après ces longues allées et venues, le greffier en chef donne lecture de l'ordonnance de renvoi. Il y est précisé en particulier que : «le bilan des opérations de rébellion est très éloquent. On compte en effet depuis 1961 jusqu'en 1970 : 47 militaires, 69 gardes civiques et 962 civils tués. 448 personnes enlevées, 114 militaires et 458 civils blessés, 2.269 cases et 56 véhicules incendiés. Tandis que le nombre connu des hors-la-loi tués par les forces régulières dans la même période est de 3.852. C'est grâce au soutien sans réserve de quelques citoyens menant une vie apparemment paisible, surtout à celui de M. l'abbé Ndongmo devenu évêque qu'Ouandié n'a pu être mis hors d'état de nuire depuis 1961.
Comme tout a des limites, même l'infini, ce criminel a été capturé le 19 août 1970 par les populations des environs de Mbanga, en l'absence de son puissant protecteur ? Ainsi la duplicité de ce prélat s'annonce très dangereuse, car Mgr Ndongmo qui s'est caché dans sa soutane d'homme de l'Eglise a pris fait et cause pour Ouandié Ernest en le protégeant, en collaborant avec lui, en l'assistant matériellement et moralement et spirituellement même dans ses activités plus criminelles que réellement révolutionnaires».
On peut lire également dans les attendus que, Ouandié Ernest en sa qualité de vice-président de l'UPC, a pris le commandement des maquis du territoire en 1961 pour continuer la lutte révolutionnaire engagée par ce qu'on a appelé «Armée de libération nationale kamerounaise»; que cette lutte avait pour but essentiel de faire abdiquer le pouvoir par les autorités en semant la terreur dans les populations par des assassinats, des meurtres, des incendies, des vols, des pillages, des enlèvements de personnes; que c'est grâce au soutien sans réserve accordé par Mgr Ndongmo qui comptait exploiter cette occasion pour accéder à la magistrature suprême, que Ouandié a résisté aux opérations montées et effectuées par toutes les forces régulières du pays.
Il est reproché à Ouandié Ernest et à Ndongmo Albert d'avoir, dans l'étendue de la région administrative de l'Ouest et du département du Mungo, courant 1961 à 1970, en tout cas dans le temps légal des poursuites
1)Tenté par la violence de modifier les lois constitutionnelles ou de renverser les autorités politiques instituées par lesdites lois ou de les mettre dans l'impossibilité d'exercer leurs pouvoirs.
2)Dans les mêmes circonstances de temps et de lieu, organisé, commandé des bandes armées dans le but de provoquer la guerre civile et de commettre la révolution.
3) Dans les merles circonstances de temps et de lieu et dans l'exécution des faits ci-dessus analysés, commis ou fait commettre des assassinats, des incendies, des arrestations et séquestrations de personnes, des pillages en bande ;
4) De s'être dans les mêmes circonstances de temps et de lieu rendus complices desdits crimes.
Le capitaine Njock fait ensuite venir Ernest Ouandié à la barre pour l'interroger sur les faits qui lui sont reprochés. «Il s'agit d'un jugement de pure forme, déclare le chef rebelle». «Certainement pas, puisque ce procès se déroule suivant les formes normales, et que vous avez un avocat habilité à vous défendre», observe le président. Devant les dénégations de l'accusé, le président demande au greffier d'enregistrer que M. Ouandié ne veut pas d'avocat, et ne veut pas s'exprimer.
Faute de pouvoir l'interroger, le capitaine Njock donne lecture de plusieurs déclarations faites par Ouandié. Ernest Ouandié est le commandant en chef de l'ALNK (Armée de Libération Nationale du Kameroun) issue de l'UPC. Dernier chef de la rébellion au Cameroun, il a exercé son action dans le pays de 1961 à 1970. Sa vie est une longue fuite. Après l'école supérieure de Yaoundé, il devient instituteur jusqu'en 1955 où il devra s'exiler au Cameroun occidental.
Dès 1956, il participe à la création du syndicat des enseignants à Edéa, puis coordonne la lutte nationaliste dans le Mungo. Il est expulsé du Cameroun occidental en 1957, et part pour Khartoum (Soudan la même année. Il voyage dans le monde (Chine, Cuba Algérie, Allemagne de l'Est, etc.)
MGR NDONGMO: «JE DEMANDE PARDON»
Comme on lui demande pourquoi il n'a pas fait appel aux autorités dans toutes ses démarches, Mgr Ndongmo répond que ses agissements lui étaient dictés par «sa situation difficile» à Nkongsamba, et qu'il n'avait jamais désespéré de rallier Ouandie. «Il y a une corde qui sous-tend mon action», répète-t-il à plusieurs reprises, sans qu'on comprenne très bien ce que cela veut dire. Votre corde vibre d'une façon bizarre, fait remarquer le président. Interrogé au sujet de ses contacts avec les maquisards de l'extérieur et de l'aide précieuse qu'il a ainsi apportée à la rébellion (transport d'argent, interventions, échange de lettres, etc.) Mgr Ndongmo acculé par le Commissaire du gouvernement, reconnait : «j’ai mal fait»
Malgré les interventions de son avocat visant à faire croire que Mgr Ndongmo a toujours été guidé par son souci de rallier Ouandié, l'impression reste que de nombreuses incohérences et contradictions marquent les déclarations du prélat, dont l'effondrement progressif a été remarqué par l'assistance.
Lui-même s'en est peut-être rendu compte, qui a déclaré à la fin de l'audience : «faisant ce que j'ai fait, et qui a pu paraître scandaleux, aux chrétiens et aux Camerounais, dans ma conscience, je croyais bien faire, je demande la clémence du chef de l'Etat, du tribunal et du public pour toutes les choses où j'ai pu errer. Il y a des faits répréhensibles et je les reconnais. Je demande pardon.»
2- DIMANCHE 27 DÉCEMBRE 1970
Dès la reprise de l'audience le dimanche 27 décembre, Mgr Ndongmo Albert est de nouveau appelé à la barre pour répondre des faits qui' lui sont reprochés. Pris sous le feu croisé des questions du président Ndjock et du commissaire du gouvernement Manga qui demandent des éclaircissements sur les relations du prélat avec le maquis, relations caractérisées par certains actes notamment la remise à Ernest Ouandié de deux postes radio récepteurs émetteurs, les nombreuses rencontres avec les responsables du maquis tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Cameroun, la gestion des fonds du maquis, etc... Mgr Ndongmo répond : «je reconnais tous les faits qui me sont reprochés et j'ai demandé pardon samedi au chef de l'Etat. Je m'en remets à la sagesse des magistrats et de mes avocats».
Devaient succéder à Mgr Ndongmo sept personnes accusées de tentative de révolution, participation à bandes armées, assassinats, incendies volontaires, viols, arrestations et séquestrations, pillages en bandes et complicité desdits crimes. Il s'agit des nommés Raphael Fotsing, Kamdem Kamga, guérisseur pendant dix ans, Maurice Nana (cuisinier pendant un an au maquis de Tombel), Minkam Robert (sentinelle et réparateur de montres) et Ter Monique alias Marie Gentille (cuisinière).
A l'exception de Maurice Nana qui a volontairement choisi le Chemin de la brousse, tous ont déclaré qu'ils avaient été enlevés, et forcés à devenir des maquisards. Tous les moyens de retrouver le droit chemin leur étaient barrés par des menaces de mort et la double filature. Quant à leur participation active à la rébellion, bon nombre ont nié avoir participé à des attaques pendant leur séjour au maquis.
De ce groupe d'inculpés, les nommés Raphael Fotsing, et Njassep, anciens élèves de «l'école des cadres» du maquis, ont joué un rôle important dans la rébellion, le premier en tant qu'agent de liaison entre Ouandie et Mgr Ndongmo, l'autre en tant que secrétaire particulier d'Ernest Ouandié.
C'est Raphael Fotsing qui avait remis à Ernest Ouandie les dons que Mgr Ndongmo destinait au maquis - deux postes de radios récepteurs émetteurs, des journaux et du courrier. C'est toujours Fotsing qui est parti chercher 700.000 francs chez «Big-Boy»- Mbanga pour les remettre à Mgr Ndongmo. Gérée par ce dernier, cette somme était destinée à pourvoir aux besoins des rebelles. Le nommé Fotsing, sur accord de Mgr Ndongmo et d'Ernest Ouandié, a fini par être hébergé à l'évêché de Nkongsamba pour mieux servir de trait d'union entre l'évêque et le maquis. Raphael Fotsing a repris contact avec le maquis après son «ralliement».
Des déclarations de Mathieu Njassep, il ressort que pendant tout son séjour au maquis, de 1960 à 1970, il n'a pas tenté de revenir un jour à la légalité. Il a participé à des attaques (Bangangté, Bandjoun notamment) avant de devenir le secrétaire comptable d'Ernest Ouandié. Il a séjourné dans le maquis du Ndé et du Haut-Nkam jusqu'à son arrestation. Pour répondre à l'invitation de Mgr Ndongmo qui avait pro¬mis de faire sortir du Cameroun un groupe de rebelles dont Ernest Ouandié, Mathieu Njassep et d'autres se rendirent à Nkongsamba et passèrent la nuit à l'évêché.
Ils firent ensuite le trajet Mélong-Maleke dans une voiture conduite par Mgr Ndongmo qui les laissa dans la plantation Tekeu où ils devaient attendre les papiers leur permettant de sortir du Cameroun via Victoria pour aller continuer la lutte à l'étranger.
Avant de quitter la barre, le nommé Njassep a demandé la clémence du tribunal parce que dit-il, il a été forcé de faire tout ce qu'on lui reproche aujourd'hui.
3- LUNDI 28 DÉCEMBRE
L'audience de lundi 28 décembre n'a pas apporté toute la lumière sur les activités des maquis de la rébellion. Les douze inculpés qui ont longuement défilé à la barre ont donné l'impression de marionnettes manipulées par deux hommes, Ernest Ouandié et Ndongmo. Accusés de Complicité de tentatives de révolution, de complicité d'assassinats, d'incendies et de destruction volontaires, de viols, d'arrestations et de séquestration, de pillages en bande, ils nient tous avoir perpétré ces forfaits. Comparses plutôt que complices, ils ont l'air surpris quand on leur parle de maquis et de rébellion.
Dans presque toutes les dépositions, reviennent comme un leitmotiv les noms de Ouandié et de l'évêque de Nkongsamba.
Le président appellera ces derniers à la barre pour confrontation: le premier persiste, dans son silence, le second fait à chaque fois observer que ses déclarations et celles de l'accusé ne recèlent aucune contradiction.
De plus en plus, le silence d'Ernest Ouandié nuit à la bonne compréhension de ce procès, et on en arrive à se demander si, en l'absence de ses déclarations à l'enquête, certains inculpés auraient eu à comparaître devant ce tribunal.
Au début de l'audience, le capitaine Njock (président) fait venir Mgr Ndongmo à la barre. Le commissaire du gouvernement « meut dissiper une équivoque» née d'une intervention faite dimanche par Me Ndinka, avocat du prélat. Le capitaine Manga déclare « Mgr Ndongmo reconnait avoir eu des relations avec le maquis et avec Ouandié, et s'être mis en liaison avec les maquisards de l'étranger. Mgr Ndongmo s'obstine seulement à demander la relation entre ses deux aveux et la criminalité. L'accuse fait seulement des déclarations».
Le capitaine Manga reprend alors les déclarations du prélat à l'enquête, dans lesquelles celui-ci «reconnaît sa responsabilité dans les actes commis par les maquis du Mun go».
Les avocats de la défense protestent en arguant que le procès n'en est jus encore arrivé au stade de la plaidoirie. Le commissaire du gouvernement : « Les supérieurs hiérarchiques de Mgr Ndongmo étaient-ils au courant de la gestion par le prélat des fonds de la rébellion »
Mgr Ndongmo: «C'est une question de droit Canon. Je n'ai pas de compte à rendre devant une juridiction publique, et je ne veux pas créer une nouvelle jurisprudence».
Après cette joute oratoire, Ouandié est appelé à la barre. Le président: «vous avez refusé de parler jusqu'ici mais ne pouvez-vous pas apporter votre témoignage pour les autres accusés ?» Ouandié: «Je ne peux accepter».
LE VERDICT
Pour établir la vérité et rien que la vérité, le Président du tribunal militaire, le capitaine Ndjock, assisté par le lieutenant-colonel Bouba Kaélé et le capitaine Nguidjol ont cherché, fouillé, interrogé sans relâche pendant 9 jours. Pour établir qui a fait quoi, à qui, quand, où avec qui, avec quoi, pourquoi et par qui. Aucun détail n'est resté dans l'ombre. Le banc du commissaire du gouvernement était occupé par le capitaine Manga. C'est ainsi que la recherche constante de la vérité a permis au tribunal militaire permanent de Yaoundé, le 5 janvier 1972, de faire justement la part des choses.
Des 24 personnes accusées par le premier procès, celui de la rébellion, 10 personnes ont été relaxées : Nguemeni Léon, Wansi Bolofan Pascal, Tchouande Christophe, Nguemeni Michel, Yimo Timothée, Poualeu Victor, Movo Jean, Ther Monique, Kamdem Kanga et Simo Luc. - 5 ans de détention : Nana Maurice, Ngakéa Gabriel, Tenewa Emmanuel, Kiengaing Louis, Sadefo Joseph, Tuntcheu Emmanuel, Ngamo Pierre, Fondjo Simo et Njilla Joseph.
- 10 ans de détention: Minkam Robert, Tchakonté David, Seutio Abraham.
- 20 ans de détention : Tenkeu Laurent et Djoumessi Mathieu
- Détention à vie: Mgr Albert Ndongmo.
- 3 peines de mort: Ernest Ouandie, Njassep Mathieu et Fotsing Raphael.
Pour le deuxième procès qui avait duré 5 jours et dont le verdict a eu lieu le 6 janvier 1971 à 10H15mn, 75 personnes avaient défilé devant la barre et ont écopé des peines suivantes :
- 4 condamnés à mort sans pourvoi: Mgr Ndongmo Albert, évêque de Nkongsamba, Tabeu Pierre «dit Wambo le Courant» et Takala Célestin. Ils ont été condamnés à mort pour s'être rendus coupables d'avoir, à Douala et à Yaoundé, organisé et commandé une bande armée dans le dessein de renverser le régime et d'assassiner le chef de l'Etat et ses proches collaborateurs.
- 5 détentions à vie: Manoni Henri, Bikoum Ruben, Baboule Joseph, Elouga, Nicodème et kamgain Jean-Marie.
- 15 personnes à 20 ans de détentions : Ndang Frédéric, Boukong Pierre, Abit Damas, Mboh Etienne, Mbalan Jonas, Bong Joseph, Tapa Pierre, Fondjo Michel, Fanchou Jean-Roger, Kamgain Victor, Mongualeba Jacques, Tagne Jérôme, Ba kena Emmanuel, Ndjock Richard et Kouam Fernand.
PROCÈS DE LA RÉBELLION
- 25 personnes à 10 ans de détention : Namtche Bonaventure, Ndjendjou Pierre, Offenken Gabriel, Bahou-Mbekin Luc, Bandobakeun Joseph, Tontcho Dieudonné, Nkonglock Benjamin, Engonobel Philippe, Ewa David, Elol Maurice, Kit Raphael, Bitouk Etienne, Fandiep Zacharie, Manguele Jean Marc, Yetendje Jean, Betaktembi Justin, Mandjeck Samuel, Missikon Gabriel, Simo Maurice, Wotué Maurice, Fotso Athanase, Batongue Paul, Bolakak François, "Ngui Antoine, Bala ta Cosmas.
- 12 personnes à 5 ans de détention : Tagne Moise, Bayiha Augustin, Nkot Ruben, Babaka Laurent, Tagne Louis, Yebga Albert, Simo Wambo André, Djoko Paul, Badje Salomon, Neguina Ignace, Tchou Mbiap François, Bakala David, André, Beira Malle Marie.
- 15 acquittements : Ngoungo David, Ngondim Gabriel, Feyom André, Limaleba Ikoum, Tiang Etienne, Oyengleck André, Noumba Jonas, Youmbi Paul, Mayo Joseph, Tchatchoum Joseph, Fomegue Christophe, Sited Jacques, Bissemou Jacques, Ngo Matongo Cécile et Sol Françoise.