Des réfugiés camerounais à Bashu, dans le sud-est du Nigeria le 31 janvier 2018 AFP/Archives/PIUS UTOMI EKPEI
La guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les attaques de la secte islamiste Boko Haram, et la crise des réfugiés à l’Est, confortent tristement le pays dans cette position, ce pour la deuxième année consécutive.
Le Norwegian Refugee Council (NRC), une ONG qui œuvre pour la défense des droits des personnes touchées par les déplacements dans le monde, a rendu public ce mercredi 10 juin 2020, le classement des dix pays au monde où les crises d’ordre politique, social, humanitaire …, ont été les plus négligées en 2019.
Pour la deuxième année consécutive, le Cameroun occupe le haut du pavé. Le pays fait face à trois principales crises, notamment la guerre de sécession dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la guerre contre la secte islamiste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, et la crise des réfugiés dans la région de l’Est.
D’après NRC, les forces djihadistes ont perpétré plus de 100 attaques à l’Extrême-Nord en 2019, avec à la clé plus de 100 civils tués. Vers la fin de l’année, près d’un demi-million de personnes ont été forcées à fuir les violences, dans un contexte marqué par une recrudescence des attaques.
Dans le conflit anglophone, NRC déplore la perte de près de 3000 vies humaines depuis le début de la crise, avec plus de 700 000 déplacés, dont 52 000 vers le Nigeria voisin. «Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun souffraient déjà de la pauvreté avant la crise et 80% de tous les services de santé et d'éducation ne fonctionnaient pas», déplore NRC dans son rapport.
La région de l’Est abrite 280 000 réfugiés ayant fui les combats en République Centrafricaine. En 2019, seulement 3000 réfugiés ont pu regagner leur pays, sur la base d’un accord ratifié entre le Cameroun, la RCA et le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR).
Tweet de Jan Egeland, Secrétaire général du NRC (c) CIN
Cette organisation révèle par ailleurs qu’au cours de la même année, les appels à l’aide humanitaire du Cameroun à l’endroit des partenaires internationaux, ont été les moins financés, et que seulement 43% de ces appels ont été suivis.
Le NRC regrette que l’entame de l’année 2020 soit également marquée par une exacerbation des violences dans la partie anglophone, et qu’à l’Extrême-Nord, la guerre ait contraint près de 8000 personnes à se déplacer pour les seuls mois de mars et d’avril.
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