En réplique à la recrudescence de cette maladie, un centre antirabique vient d'ouvrir ses portes à Bafoussam.
Entre janvier et septembre 2013, on a enregistré 137 cas de morsure de chien au Cameroun pour 19 décès. Ces chiffres ont été communiqués par le Ministre de la Santé publique (Minsanté), André Mama Fouda, le 29 octobre dernier à Bafoussam, au cours de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la rage. Avec comme point d'ancrage l'inaugura¬tion d'un centre régional antirabique à l'Ouest, situé à l'entrée principale de l'hôpital régional à Bafoussam. La cérémonie était co-présidée par le Minsanté et son collège du Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), Dr Taïga.
Un choix géographique, qui est loin d'être le fait du hasard, puisque sur les 137 cas de morsure de chien notifiés, l'Ouest arrive en seconde position avec 48 cas enregistrés dont un décès. Les foyers identifiés sont les districts de santé de Bangangté, Baham, Bandjoun et Dschang (24 cas répertoriés). La région du Nord-Ouest en totalise 55, sans perte en vie humaine. Selon le Minsanté, le décès survenu à l'Ouest est dû à la négligence. «Ce centre est une réponse forte aux préoccupations gouvernementales de promotion de la santé des populations», justifie André Mama Fouda. Le centre ouvert à Bafoussam, qui entend assurer, entre autres, une prise en charge post-exposition à un coût réduit, est le quatrième du genre au Cameroun. Après ceux déjà fonctionnels à Yaoundé, Douala et Garoua.
André Mama Fouda a également promis que d'ici à la fin 2014, chaque chef-lieu de région sera doté d'un centre similaire. «A l'analyse des cas de décès, nous pensons que les principales difficultés sont liées à l'élimination des animaux errants dans nos villes et villages, l'ignorance des populations qui adoptent des comportements à risque et la fourniture aux personnes exposées d'une prise en charge, à coût supportable», explique M. Mama Fouda.
Une synergie d'action contre la rage, qui fait partie des zoonoses, qui se transmet à l'homme par morsure ou égratignure d'animaux domestiques [chien, chat] ou sauvages [primates]. D'après Dr Taïga, le chien à lui seul est à l'origine d'environ 99% des cas mortels de rage humaine. Il y avait donc lieu d'agir. Raison de plus pour que le Minepia annonce dans les prochains jours le lancement d'une campagne de vaccination antirabique sur l'ensemble de la région de l'Ouest. L'objectif étant d'améliorer le taux de couverture vaccinale des animaux de compagnie, tout en assurant une bonne surveillance de la rage.
Sur le plan mondial, 55 000 décès de rage sont notifiés chaque année. Dans cette rubrique, 44% de décès surviennent en Afrique. Soit 24 000 personnes. Ces décès touchent le plus souvent les enfants âgés de moins de 15 ans.