Présentés comme des leaders de la Cameroon Anglophone Civil Society Consortium (CACSC), les mis en cause sont l’avocat Felix Agbor-Balla Nkongho, l’enseignant d’université Neba Fontem Aforteka'a et l’animateur de radio Mancho Bibixy.
À la barre, rapporte APA, le commissaire du Gouvernement, qui pourtant, le 24 mai dernier avait déclaré qu’il n’était «pas hostile» à une liberté sous caution assortie d’une mise sous surveillance judiciaire des concernés, est revenu sur cet avis, estimant que les accusés sont poursuivis pour des faits d’une gravité qui pourrait leur valoir la peine de mort.
L’on apprend que l’accusation a ainsi rappelé, pour rejeter le délibéré prévu ce mercredi, que les trois leaders étaient accusés de coaction de terrorisme, d’hostilité contre la patrie, de sécession, de révolution, d’insurrection, d’outrage à corps constitués et aux fonctionnaires, d’excitation à la guerre civile et de propagation de fausses nouvelles.
La mesure d’apaisement espérée par les avocats des prévenus, à travers une libération conditionnelle, a ainsi été battue en brèche par le procureur au moment où les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest restent sous le coup de revendications.
Au départ corporatistes, ces revendications émanant d’avocats et d’enseignants se sont muées en exigences de fédéralisme, voire de partition du Cameroun.
La cause a été renvoyée au 29 juin prochain, date à laquelle plusieurs autres personnes, poursuivies pour les mêmes faits, devraient également être présentées à la barre.
Dans un rapport publié la veille, le Réseau des défenseurs des droits de l’Homme et des peuples (REDHAC) fait état d’un total de 71 individus détenus à Yaoundé dans le cadre de cette affaire, au lieu des 23 personnes officiellement reconnues par le gouvernement.
Le CACSC, au départ principal interlocuteur du gouvernement dans la crise anglophone, a été interdit en janvier dernier par les autorités du pays.