Le sort de Julius Ayuk Tabe n’a pas changé ce 17 Septembre 2020. La Cour d’Appel du Centre que le leader séparatiste avait saisi a confirmé le verdict prononcé par le tribunal militaire de Yaoundé le 20 août 2019. Il avait écopé au même titre que 9 autres accusés d’une condamnation à la prison à vie pour sécession et terrorisme ainsi que d’une amende de 250 milliards de francs CFA au titre du préjudice causé.
Le conseil d’Ayuk Tabe et Cie n’a pas approuvé la sentence prononcée jeudi. Me Emmanuel Simh dénonce un verdict préparé d’avance. « Je voudrais simplement noter que le procès d’Ayuk Tabe apparaît plus clairement aujourd’hui encore comme étant un procès politique. Il n’est pas un procès judiciaire. Les juges de ce matin se sont comportés comme des chargés de mission et non pas comme des juges ordinaire en charge de la justice de manière sereine », a-t-il protesté sur l’antenne de Radio France Internationale (RFI).
Le juriste critique le déroulement de l’audience. Il dit y avoir relevé plusieurs entorses. « Comment comprendre que les personnes soient présentes à l’audience, qu’on ne puisse pas laisser leurs avocats prendre la parole. Et, prétextant que ces personnes n’ont pas répondu à l’appel, que le juge donc dans ces conditions, retient le dossier en trois minutes et le mette en délibéré pour la fin de l’audience et qu’un quart d’heure après il vienne effectivement rendre une décision dans une affaire aussi grave », déplore Me Emmanuel Simh.
Ayuk Tabe et ses compagnons d’infortune avaient été arrêtés au Nigeria et remis aux autorités camerounaises qui les ont ramenés au Cameroun en Janvier 2018. Ils réclament la sécession des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qu’ils jugent marginalisées par le pouvoir central.