Cameroun - Présidentielle 2018: Excédé par les critiques, l’opposant Jean De Dieu Momo se lâche: «Parmi ceux qui braillent sur la toile, très peu ont la carte électorale… si vous voulez le changement, inscrivons-nous»

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 25-Jul-2018 - 13h11   21835                      
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Jean De Dieu Momo Archives
Le président du PADDEC accuse les Camerounais d’être la cause du statuquo à la tête de l’Etat.

La polémique ne retombe pas. Une coalition de 20 opposants a décidé le 20 juillet 2018, de soutenir la candidature de Paul Biya pour l’élection présidentielle prévue le 7 octobre prochain.  Un choix très critiqué au sein de l’opinion, surtout que parmi les nouveaux alliés au Président de la République, figurent certains de ses farouches opposants.

Le cas de Jean De Dieu Momo. Le président du PADDEC (Patriotes Démocrates pour le Développement du Cameroun) fait partie des leaders de l’opposition qui ont toujours été acerbes vis-à-vis de Paul Biya et de sa politique. Candidat à la présidentielle de 2011, l’avocat avait terminé 8è sur 23 candidat avec un score de 0,4918%.

C’est donc tout logiquement que ce dernier est la cible de vives critiques après son revirement inattendu. Invité ce 23 juillet sur le plateau d’Equinoxe télévision, Me Momo a renvoyé la responsabilité sur les Camerounais ; avec parfois un langage dur : « J’ai essayé tant bien que mal de leur expliquer, mais vous savez, il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre », a lancé celui qui dit être victime de menaces de mort.  

Jean De Dieu Momo ne s’est pas arrêté à ce niveau. Il a tancé ses détracteurs : « Parmi ceux qui braillent sur la toile, il a très peu qui ont la carte électorale. Quelqu’un parle sans sa carte électoral ; vous allez en guerre sans les minutions et vous venez vous en prendre à moi qui suis allé avec mes moyens, mes militants, pour vous prier chaque jour de vous inscrire pour qu’on aille prendre le pouvoir », dit-il.

Il affirme avoir mis de ses moyens pour essayer d’obtenir le changement, en vain. « Qu’est-ce que je n’ai pas fait ? J’ai dépensé toute ma fortune, tout l’argent que je gagne au Tribunal Pénal International dans la politique. J’aurais pu construire des immeubles et percevoir des loyers. Moi j’ai mis tout mon argent là-dedans avec des gens qui sont à la maison incapables d’aller à ELECAM pour s’inscrire. Vous voulez le changement, mais il faut que c’est Momo qui aille changer tout seul, ça ne peut pas marcher », a tempêté l’homme politique.

Me Momo explique enfin avoir décidé d’être réaliste. « Le peuple a raison de se fâcher contre moi, mes militants aussi car je leur ai retiré l’espoir. Mais ce n’est pas de mon fait. C’est une analyse froide de la situation qui me permet de prédire l’avenir et de dire vous allez être déçus parce que vous n’avez pas organisé la possibilité de l’alternance », ajoute le président du PADDEC. Pas sûr que ces explications fassent retomber la polémique.  

Fred BIHINA

Auteur:
Fred BIHINA
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