Les libraires déchantent trois ans après l’adoption de la politique du Livre unique dans le système éducatif camerounais. Au cours d’une conférence de presse donnée ce 18 février 2021 à Yaoundé, ces libraires, réunis au sein du Syndicat national des libraires et papetiers du Cameroun (SYNALIPAC), ont soutenu qu’ils ne trouvent pas leur compte.

«A mi-parcours de la politique du Livre unique, les libraires dans l’ensemble ne trouvent pas encore leur chemin. Nous sommes en train de poser le problème au gouvernement pour qu’il puisse aider les libraires à trouver le juste milieu. Car, nos chiffres d’affaires ne font que baisser. Pourtant le livre est devenu moins cher au Cameroun», a confié Apollinaire Ngassa, le président du SYNALIPAC, dans des propos relayés dans les colonnes du quotidien Le Messager édition du 19 février 2021.

D’après le SYNALIPAC, plusieurs causes sont à l’origine de cette situation. «Il y a d’abord le marché des libraires qui est siphonné par les établissements scolaires qui sont devenus des librairies dans les sacs des enseignants et autres. Nous avons ensuite des parents eux-mêmes qui ne se bousculent pas en librairie, pourtant le livre est devenu moins cher», explique Apollinaire Ngassa.

Pour le SYNALIPAC, il revient aux pouvoirs publics «de faire comme par le passé. C’est-à-dire que l’élève présente tous les livres avant toute inscription. De voir sur quel angle inciter les parents à se ravitailler en livres scolaires». Si les libraires réaffirment leur soutien à la politique du Livre unique, ces derniers estiment que «l’implémentation a posé un sérieux problème aux acteurs du livre».

En réalité, précise le journal, le décret du Premier ministre de 2017 définissant la politique du Livre unique arrive quand les libraires, distributeurs et éditeurs avaient un grand stock d’invendus des livres; «stocks passés aux avaries malgré toutes les démarches entreprises par le syndicat».