Pierre Désiré Engo, ancien directeur général de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) avait été emprisonné en 1999. Condamné en 2005, à 15 ans de prison ferme pour détournement de fonds publics, il a été libéré en mai 2014 après une décision du Chef de l’Etat portant commutations et remises de peines en faveur de certains prisonniers.
Pour autant, l’ancien patron de la CNPS n’en finissait pas avec ses ennuis judiciaires. La même année de sa libération, il y a six ans, la justice ouvrait une autre procédure à l’encontre de M. Engo. Cette fois, pour un détournement présumé de 25 milliards de FCFA, relatifs à la construction d’un immeuble de la CNPS à Douala.
Mais depuis, le procès traîne notamment en raison de multiples demandes de renvoi faites par le parquet. A l’audience du 18 juin 2020 au Tribunal Criminel Spécial (TCS), le représentant du ministère public a formulé une nouvelle demande de renvoi, renseigne l’hebdomadaire Kalara paru le 23 juin.
«Nous restons dans l’attente des résultats de l’exécution de la commission rogatoire adressée aux autorités judiciaires françaises, raison pour laquelle le parquet demande un renvoi de six mois en espérant qu’à cette date, cet ADD sera entièrement exécuté», a indiqué le représentant du procureur général, note notre confrère.
Une demande qui a provoqué la colère de M. Engo et de ses avocats; lesquels n’ont pas hésité à comparer ce procès à une pièce de théâtre. Si ses conseils ont fustigé ce qu’ils considèrent comme la prise en otage par le parquet de toutes les parties prenantes au procès, l’ancien DG de la CNPS a lui-même dénoncé l’enlisement de cette affaire.
Les propos de Pierre Désiré Engo, tenus devant les juges du TCS sont retranscrits par Kalara. «Monsieur le président, honorables membres de la collégialité, le 15 février 2005, un unième mandat de dépôt avait été décerné à votre très humble serviteur, pour un présumé détournement de la somme astronomique de 25 milliards de FCFA. A ce jour, cela fait exactement 15 ans, 4 mois, 3 jours que ce procès inédit traîne. D’abord devant le Tribunal de Grande Instance de Yaoundé, puis devant le TCS où nous évoluons apparemment vers un 26è renvoi… Je dis que ce procès invraisemblable a trop duré», a tempêté celui qui a aussi été DG du Crédit Lyonnais.
Pour la petite histoire, la cause a été reportée au 17 septembre 2020.