Paul Ayah Abine a fait l’annonce ce lundi 4 mars 2019 sur sa page Facebook. «Je Souhaite informer la communauté nationale et internationale que le leadership et l’engagement politiques au Cameroun aujourd'hui, dans un contexte marqué par la destruction gratuite, impitoyable et systématique de la vie humaine et de la propriété, ainsi que par la répression anarchique des droits civiques et des droits de l'Homme, sont incompatibles avec ma conscience», écrit l’ancien avocat général près la Cour Suprême.
«En conséquence, j'ai quitté le poste de président national du People’s Action Party (PAP), avec effet à partir de ce jour, lundi, le 4 mars 2019, à midi heure locale», indique Ayah Abine. Ancien député à l’Assemblée Nationale pour le compte du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), il avait démissionné du parti au pouvoir avant de créer le PAP en janvier 2011. Paul Ayah Abine sera investi par ce parti comme candidat à l’élection présidentielle de la même année. Il se classe 5è sur 23 candidats, avec un score de 1,26% des suffrages.
Magistrat hors hiérarchie, l’ancien député s’est révélé au grand public en 2008, en s’opposant ouvertement, alors qu’il était encore militant du RDPC, à la modification de la Constitution, qui faisait sauter le verrou de la limitation des mandats du Président de la République. Interpellé en janvier 2017 par les autorités qui l’accusaient de faire partie des instigateurs de la crise anglophone, Paul Ayah Abine a été libéré 7 mois plus tard à la faveur d’un décret présidentiel.
Sa démission ce jour intervient moins d’une semaine après la rentrée du bureau politique du PAP, qui a décidé de boycotter les prochaines échéances électorales. Le parti exige aussi la démission de Paul Biya, accusé d’être incapable d’apporter des solutions à la crise anglophone.
Fred BIHINA