Tout porte à croire que les fédéralistes et les sécessionnistes de la crise anglophone sont actuellement à couteaux tirés. Le quotidien Mutations du 31 octobre 2017 indique que la situation aurait même engendré une autre crise dans la crise. Les deux groupes suscités qu’on présente comme ceux qui portent la contestation anglophone ont montré la fracture ces derniers temps dans leur prise de position. On se rappelle que la semaine dernière Me Félix Nkongho leader du consortium dissous de la société civile anglophone, a appelé à la reprise des cours dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Notre confrère rapporte que d’après certains commentateurs, c’est en représailles de cette sortie que les extrémistes sécessionnistes ont mis le feu à la résidence de celui-ci le 28 octobre 2017 à Mamfé dans la Région du Sud-Ouest. Surtout que note le journal, Me Félix Nkongho serait depuis plusieurs semaines considéré comme «le traitre» de la contestation anglophone.
«La «fatwa» qui semble avoir été lancée contre lui laisse apparaître le fossé de plus en plus grandissant entre séparatistes et fédéralistes, entre extrémistes et modérés. Un fossé qui a commencé à se creuser dès le 31 août 2017, date à laquelle plusieurs manifestants emprisonnés avec les leaders du consortium ont été libérés sur décision du Chef de l’Etat», écrit Mutations. Il faut dire que pour d’aucuns cette décision du Président de la République partait d’un certain accord, d’un «deal» qui aurait été passé avec ces derniers. «Les rangs des extrémistes qui avaient gonflé et s’étaient fortement radicalisés après l’arrestation desdits leaders, poussaient désormais pour une sécession pure et simple des Régions anglophones», note Mutations.
L’autre fait qui démontre l’existence d’une autre crise dans la crise anglophone est les menaces de mort dont ont été victimes des élus du Social democratic front (SDF). Il leur a été demandé de renoncer à leur mandat de parlementaires. Aussi pour revenir à Me Félix Nkongho, Mutations rapporte qu’à sa sortie de prison il «a clairement pris ses distances avec Tapang Ivo Tanku et Mark Baretta, les deux leaders qui assuraient l’intérim du Consortium depuis janvier. Ceux-ci se sont radicalisés au fil du temps, rejoignant progressivement les factions sécessionnistes incarnées par Julius Ayuk Tabe».