La nouvelle reine la musique urbaine camerounaise, la bombastique à la plastique irréprochable répète à longueur d’interviews qu’elle est née d’un père Douala et d’une mère métis Zairoise de Lumubashi et qu’elle a grandi à Abidjan.
MUSEBA
Photo: © The Spark
L’interprète du tube Boom Boom Boom vit au Cameroun depuis 2004 et a soigneusement gardé l’attache avec ses trois pays qui lui permettent de s’approprier trois scènes musicale au dépend de ses compatriotes qui peine à sortir du pays pour se faire connaitre ailleurs. Si la scène musicale d’Abidjan en a fait une étoile du sérail multipliant des apparitions avec des célébrités internationales venues à Abidjan pour le show.
La rencontre avec Richard Bona va être capitale pour une accélération de sa visibilité au Cameroun. Et comme une opportunité en appelle d’autres, La bomba nationale de la dance hall décide de tourner le dos à l’afro jazz pour revenir a un style plus actuel. Denis Elad le prodige de Mumak studio de Kumba va lui fabriquer un tube sur mesure. Le jeune artiste arrangeur est en train de se tailler une réputation de faiseur de tubes et son carnet de commande ne désemplit plus. Boom Boom Boom va sortir de cette collaboration et le titre sera clipé par Shamack un autre virtuose de la nouvelle scène passé maître en réalisation de clips depuis son studio de Bonamoussadi. Son approche artistique a élevé le niveau de la production camerounaise qui n’a plus rien à envier aux productions naira ou d’Abidjan. Museba s’est donc entourée de ce qui se fait de mieux sur la place en y ajoutant son goût personnel pour l’esthétique et le dress code en artiste plasticienne qu’elle est également. Cette fusion de talent s’avère payante. Qui ne connais pas la nouvelle scène musicale camerounaise doit savoir que pour se faire un nom actuellement dans ce torrent de talents qui déboulent de partout, il faut avoir du talent, un petit peu plus que la moyenne des mille et un talent qui sont en train de changer radicalement le show biz camerounais.
Cette industrie est en train de basculer au contrôle exclusif d’une jeunesse qui a décidé de prendre les commandes. Ce qu’on ne voit peut-être pas ailleurs dans d’autres secteurs de la vie économique est en train de se réaliser dans ce petit espace culturel, jadis underground et désormais alternative professionnelle doté d’un marketing productif abouti. Ils savent se produire et cherchent des lieux où se produire. Ils se plaignent déjà de l’absence de plateaux de grande visibilité où les centaines de talents en devenir et d’autres confirmés pourraient aller à la rencontre du public. Ils ne sont plus calibrés sur une approche du management de musique pépère depuis qu’ils ont en mains le savoir-faire de la production numérique des sons et des images et de l’accompagnement médiatique de l’autopromotion de leur art par la voie de nouveaux médias. Ce que nous apprécions plus que tout désormais c’est bien que dans la grande famille du hip hop une génération est en train de renouveler la première. Les pionniers comme Boudor le noir au cœur et son rap ayant domestiqué le parlé camerounais sur des boucles musicales, comme les missiles rappés de Crotal le poids lourd au sens propre comme au sens figuré de cet univers où il trône encore en « Bouba du nam ».