Au lendemain des manifestations menées par des grappes d’activistes camerounais, devant le siège du Parlement Européen, le vendredi 17 juillet 2020 à Bruxelles (Belgique), la Brigade Anti-Sardinards (BAS), l’une des entités de la diaspora foncièrement hostiles au régime de Paul Biya, a tenu tout de suite à lever un équivoque. Pour dissiper toutes analyses prêtant à confusion sur une action commanditée par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, auquel on a souvent prêté des accointances avec cette organisation de la société civile, la BAS a fait une mise au point.
Dans un communiqué rendu public ce dimanche 19 juillet 2020 et signé de son commandant, Abdoulaye Thiam, connu sous le nom de Calibri Calibro, elle « rappelle à la communauté camerounaise, africaine et internationale qu’elle est un mouvement libre et indépendant. La B.AS. n’a aucun lien, de près ou de loin, avec le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ».
Une ritournelle psalmodiée aussi bien par la BAS, que par le MRC naguère, au plus fort du saccage des représentations diplomatiques camerounaises en Europe. Dans une conversation téléphonique en mai dernier avec un bloggeur camerounais sur la toile, le patron du MRC, réagissant à la mise à sac de l’Ambassade du Cameroun en Allemagne, déclarait : « Qu’on interpelle ces gens. J’ai marché, on m’a jeté en prison pour neuf mois. Personne n’est venue en prison pour moi. Donc, si les gens ont posé des actes répréhensibles, qu’on les appréhende et qu’on les juge. Que chacun assume ses actes. Pourquoi vous voulez me faire assumer ça ».
Ce désaveu peine toujours à convaincre certaines personnalités au sein de l’opinion, en l’occurrence le politologue Mathias Eric Owona Nguini. Pour l’enseignant des universités camerounaises, le déni permanent du MRC comme de la BAS, c’est comme défoncer tout le temps une porte ouverte. « C’est une parfaite hypocrisie pour Maurice Kamto que de nier ses liens directs avec ces voyous sectaires (…) Face à l’indignation exprimée par la plupart des milieux sociaux face à la sauvagerie de l’action des phalanges fascistes de la Brigade Anti-Sardinards (BAS) qui a conduit à la mise à sac des ambassades du Cameroun à Paris ou à Berlin, le parti tontine tente avec une mauvaise foi patente de cette milice infâme qui agit toujours à son profit », écrivait-il.
« Je ne t’aime pas, moi je t’aime ! »
Maurice Kamto a beau tenté de se départir de la BAS, elle continue de lui coller à la peau, et sème à chaque fois l’équivoque en lui proclamant son allégeance, à l’envi du régime de Yaoundé.
« La Brigade Anti-Sardinards est intimement convaincue que le Président Élu, le Pr Maurice Kamto, est l’homme qu’il faut pour le Cameroun de demain. Il est la force à travers laquelle le Cameroun pourra se reconstruire et conquérir sa place sur la scène politique, économique et sociale de l’Afrique et du reste du monde », écrit Calibri Calibro dans son communiqué de ce 19 juillet 2020. Et de renchérir : « La B.A.S adhère de façon indéfectible au programme politique et à la vision du Pr. Maurice Kamto. Nous nous sommes donnés comme mission de l’accompagner fidèlement afin que l’application effective de son programme de reconstruction puisse voir le jour ».
La posture de la BAS qui refoule toutes accointances avec le MRC, mais adoube la politique de son leader, s’apparente à du « ponce-pilatisme ». Les activistes de la diaspora camerounaise ne se lassent pas de brandir l’image de Maurice Kamto lors de leurs différentes manifestations, le seul qu’ils disent reconnaitre comme président du Cameroun.