Emmanuel Simh, un des avocats des personnes arrêtées le 26 janvier 2019 et après, est amer après l’audience du 11 mars 2019 au Tribunal militaire de Yaoundé. Sur Radio Balafon ce 12 mars, il a qualifié la procédure en cours de «vaudou ». Il croit que c’est en réalité un complot ourdi pour déstabiliser le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). « Cette justice-là n’est pas du tout la justice, mais l’expression des caprices de quelqu’un qui est tapi dans l’ombre qui tire les ficelles et qui est donne des ordres pour nous ». Cela, poursuit-il, « dans le but simplement de créer la terreur, de décourager les Camerounais de manifester au Cameroun et de tuer simplement les activités politiques dans notre pays »
Celui qui est aussi l’un des vice-présidents du MRC pense que « c’est un recul par une dictature médiévale. On ne peut que s’en inquiéter », regrette-t-il. Evoquant les cas d’Engelbert Lebon Datchoua et Mitterand Nzali, deux responsables du parti, il soutient qu’ils ont été arrêtés à 3 kilomètres du lieu de la marche programmée à Yaoundé le 26 janvier 2019. Emmanuel Simh se réfère à l’actualité et cite le cas de l’Algérie où le président Abdelaziz Bouteflika vient de renoncer à Briguer un 5ème mandat sous la forte pression de la rue. « C’est tous les jours qu’on voit des gens manifester sans qu’on ne mette personne en prison », commente-t-il, indiquant que pour le cas du MRC la plupart des gens n’avaient même pas commencé la marche.
« L’Etat est frileux. Ce qui est arrivé en Algérie, on craignait que cela arrive au Cameroun », croit Me Simh qui ajoute qu’ « il y a des gens qu’on arrête simplement parce qu’ils sont du MRC »