Maurice Kamto, le président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a, à son tour, réagi au rapport d’enquête concernant le drame de Ngarbuh, dans la région du Nord-Ouest, qui a été rendu public le 21 avril 2020 via un communiqué du Secrétaire général à la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh.
Fidèle à sa logique contestataire, l’opposant a rejeté en bloc les conclusions de ladite enquête, arguant que cette dernière présente énormément de zones d’ombre. Pour le leader du MRC, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un stratagème orchestré par le régime en place, dans le but de faire retomber la pression et continuer de plus belle «Sa sale guerre», dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L’ancien candidat à la présidentielle 2018, est convaincu que l’enquête prescrite par Paul Biya, aurait pu bénéficier d’une once de crédibilité si elle avait pu apporter des réponses aux questions suivantes:
«Combien de personnes au total ont-elles été massacrées le 14février 2020 ? Combien de maisons ont-elles été brulées ? Qui sont ceux, dans l’armée, au sein des institutions de l’Etat, dans l’administration, au sein de la société civile, ont ordonné, supervisé, couvert et/ou tenté de manipuler l’opinion nationale et internationale ? Que sont devenues toutes les personnes arrêtées arbitrairement et torturées par les services au motif fallacieux qu’elles auraient collaboré avec les organisations de défense des droits de l’homme ayant dévoilé les crimes et l’implication de l’armée ? Qui finance et entretient les miliciens supplétifs enrôlés par le commando de Ngarbuh? Qui a instrumentalisé la communauté Fulani et à quelles fins? Qu’en est-il des autres cas de tuerie ou de massacres de civils dans les régions anglophones?», lit-on dans un communiqué signé de sa main et publié ce jeudi 22 avril 2020.
C’est au regard de ces manquements, que Maurice Kamto a décidé de réitérer sa demande du 26 février 2020 à savoir «L’ouverture d’une enquête internationale sur les massacres de Ngarbuh et tous les autres massacres de civils, aussi bien dans le conflit armé en cours dans les régions anglophones que dans la région de l’Extrême-Nord, où l’armée combat la secte extrémiste Boko Haram»