Le président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), Cabral Libii, se trouve en ce moment en France pour une visite de travail. Il a eu un échange avec les militants et sympathisants de son parti le dimanche 27 septembre 2020 à la faveur de la rentrée politique du PCRN en France. Cabral Libii a été forcé de se prononcer sur les marches pacifiques initiées par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) le 22 septembre 2020, et sévèrement réprimées par les forces de maintien de l’ordre.
Cabral Libii relève d’emblée que «le 22 a eu un bel écho. J’ai vu des jeunes Camerounais qui ont commencé à braver la peur… Quand les gens ont confisqué la souveraineté, le peuple essaye d’utiliser sa souveraineté par d’autres moyens. Sauf qu’il y a des moyens plus efficaces que ça».
Le député du Nyong et Kellé émet sérieusement des réserves sur la stratégie adoptée par le MRC de Maurice Kamto pour tenter de renverser Paul Biya. Pour lui, l’option des marches ne saurait être une stratégie aboutie tant il est vrai que le régime de Yaoundé est toujours sorti indemne des manifestations anti-Biya depuis les années de la deuxième République.
«Si on pense qu’on peut déboulonner le régime de Yaoundé en avançant à découvert, je me permets d’en douter. Je vous invite à la stratégie. Ce qui s’est fait le 22, si ça s’intègre sur une stratégie plus affinée, alors c’est bon. Mais si ce n’était que ce que j’ai vu le 22, alors ce n’est pas bon», a déclaré Cabral Libii à Paris.
Le patron du PCRN reste fidèle à sa logique politique, celle de faire tomber le régime de Paul Biya par la voie des élections. «On peut les battre le jour du vote. On peut battre le régime de Yaoundé par le vote», martèle-t-il.