L’espace baptisé "Sauvette de l’Emergence" inauguré le 27 juillet 2017 par le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Yaoundé Gilbert Tsimi Evouna aura du mal à résoudre le problème du désordre urbain tel que souhaité par le super maire de Yaoundé. La plupart de ses comptoirs sont toujours sans occupants tandis que les boutiques restent cadenassées. Les commerçants qui continuent d’écumer les trottoirs jugent les coûts de location plus que prohibitifs. « Le coût de la location est extrêmement cher et on vous exige de payer jusqu’à un an», affirme Achille, un sauveteur, cité par le journal Baromètre Communautaire, édition du 3 août 2017.
Selon les commerçants, un minuscule comptoir de 1 m2 est cédé à 10 000 FCFA le mois. Les boutiques quant à elles vont de 30 000 F CFA pour les plus petites à 70 000 F CFA pour les plus spacieuses. Mais selon les commerçants, ce qui rend les choses davantage compliquées, c’est le fait d’avoir confié la gestion de cet espace à des sous-traitants qui ont acquis tous les droits auprès de la CUY. Les spéculations entretenues par ces particuliers « qui ne sont même pas des commerçants », lance une commerçante dissuadent même les plus téméraires. « Ils augmentent les prix pour leurs intérêts. Le prix n’est même pas discutable, c’est à prendre ou à laisser», fustige Saidou, vendeur de bijoux.
Les commerçants qui ont réussi à réunir les fonds pour s’octroyer un espace sur ce nouveau site ont du mal à réaliser des chiffres, les clients tardant encore à y affluer. Ce site a pourtant été construit dans le but d’abriter près de 1600 vendeurs à la sauvette. La Communauté urbaine de Yaoundé entend ainsi résoudre à travers cet espace l’équation du désordre urbain qui se pose avec acuité dans ce marché. Mais la résistance des commerçants qui continuent d’occuper les emprises publiques dans cet espace marchant pourrait faire foirer ce projet.