Cameroun - Malaise: L’Ambassadeur du Cameroun au Maroc, Mouhamadou Youssifou, accusé de semer la zizanie au sein de la communauté camerounaise

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 11-Jun-2021 - 07h18   9480                      
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Mouhamadou Youssifou Anonyme
Le Chef de la diplomatie camerounaise au Royaume Chérifien se serait immiscé dans la gestion des affaires de la communauté, en soutenant la mise en place d’un exécutif «illégitime» à la tête de l’organe de défense des intérêts des Camerounais du Maroc, au mépris des mécanismes légaux qui régissent le fonctionnement de cette entité.

Le torchon brule au sein de la Communauté Camerounaise du Maroc (COCAM), par ailleurs l’entité qui regroupe en son sein les ressortissants camerounais au Royaume Chérifien, et chargé de défendre leurs intérêts sur le sol marocain. Une bataille de contrôle de cette entité sévit au sein de la communauté, avec d’une part le président élu il y a un peu plus de quatre ans, Blaise Ndedi Ndedi, et Mamadou Ngueko Abe, présenté comme nouveau président par intérim de l’association d’autre part.

Le premier, en poste depuis 2012, a été reconduit à la tête de la COCAM en 2016, avec la bénédiction de ses compatriotes dans ce pays. Et alors qu’il est en train de conduire sereinement les affaires de l’association pour boucler la dernière année de son mandat en 2021, il se voit bousculer par le deuxième, qui se présente comme président par intérim de la COCAM, élu au cours d’une assemblée générale le 19 septembre 2020, selon des documents signés de l’ambassadeur du Cameroun au Maroc, Mouhamadou Youssifou.

«Notre bureau est issu des dernières élections qui ont eu lieu en 2016. Le mandat est de cinq ans», renseigne Blaise Ndedi Ndedi à l’aune du procès de la dernière assemblée élective qui l’a porté à la tête de l’organisation. Et de renchérir: «Nous essayons tant bien que mal avec nos maigres moyens de nous investir dans la construction de notre communauté à rassembler les Camerounais autour des valeurs de solidarité, d’unité et de patriotisme. Mais fort est de constater que le chef de la mission diplomatique qui est censé nous encourager et accompagner dans cet élan est celui-là même qui piétine nos sacrifices et joue un jeu trouble au sein de la communauté. Celui qui devrait être attaché aux valeurs démocratiques et du respect des statuts qui régissent notre association est d’une grande ingérence et d’une violation des statuts de l’association», déchante Blaise Ndedi Ndedi.

Le président élu de la COCAM déplore le jeu-trouble de l’ambassadeur pour le contrôle de cette organisation qui se veut pourtant apolitique, et l’accuse d’avoir délivré à Mamadou Ngueko Abe, un récépissé définitif de déclaration de la COCAM en septembre 2020, qui le conforte dans sa posture de représentant légal, alors que le bureau en place en était encore aux procédures administratives pour obtenir le même document. «Pourtant il n’y a eu aucune élection à la tête de la COCAM. Subitement, M. Ngueko s’est présenté comme étant le président par intérim de la COCAM», soutient le président élu en 2016.

Sur le terrain des opérations, les incidents se multiplient entre le président élu, et celui présenté par ailleurs comme tel et soutenu par l’ambassadeur. Dans ce capharnaüm, Blaise Ndedi Ndedi s’est résolu à saisir la justice marocaine pour faire annuler ledit récépissé, et le préfet de police de Hay Hassani a ouvert une enquête pour tenter de voir clair sur cette affaire.

La COCAM est investie des missions de sensibilisation des Camerounais sur leurs droits et devoirs en terre étrangère, l’encadrement des membres de la communauté dans divers domaines (renouvellement des titres de séjour, assistance juridique et sanitaire), le partage d’informations utiles à la communauté, la promotion du patriotisme, la solidarité et l’entraide, l’organisation d’événements sportifs et culturels.

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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