Si l’on en croit le bihebdomadaire Repères, Les fonctionnaires du Ministère des Finances (MINFI) se plaignent d’injustice et d’abus graves dans la gestion de leurs carrières, dans une correspondance adressée au président de la République. Dans cette missive datée du 19 juin 2017, les services du Secrétariat Général de la Présidence de la République (SGPR) en passant par les services du Premier ministre, sont présentés comme le cimetière «des nominations chaque fois annoncées par les ministres des Finances successifs à l’occasion des conférences des responsables des services centraux et extérieurs».
Dans sa publication du 5 juillet 2017, le journal renseigne que les auteurs de la correspondance croient savoir que «tous les projets de nominations de personnels échouent soit au Premier ministère, soit au secrétariat général de la présidence, pour diverses raisons, les unes aussi saugrenues que les autres : tribalisme, népotisme, clientélisme, corruption dans le choix des personnes, chaque responsable dans la chaîne voulant imposer ses protégés. Tout ceci au grand désarroi du personnel qui continue lui de subir le martyr, ne sachant plus à quel saint se vouer».
Pour eux, les promotions des personnels se font régulièrement dans tous les autres départements ministériels et structures de l’Etat, au MINFI, les nominations des fonctionnaires sont bloquées depuis de nombreuses années. «Les seules nominations enregistrées sont celles des directeurs généraux, secrétaire général, inspecteurs généraux et parfois des responsables de la chaîne de la dépense publique (contrôleurs financiers et comptables)», souligne la lettre.
Les dernières nominations datent d’il y a 17 ans. «La situation est telle que dans certains services comme à la direction générale du Budget (DGB), les dernières nominations de personnels titulaires sous-directeurs, chefs de services ou chefs de bureaux datent d’il y a 17 ans. Tous les directeurs de la DGB, en dehors du chef de division des Participations et des contributions nommées en 2008, le sont à titre intérimaire. Dans les directions générales des Impôts et des Douanes (services d’assiette), structures où les responsables ne restaient pas longtemps aux mêmes fonctions par le passé, en raison de la spécificité de leurs missions, il s’observe une situation similaire», apprend-on.
Conséquence, aujourd’hui au ministère des Finances, plusieurs postes de directeurs sont sans titulaires. Et dans certains cas, peut-on lire dans les colonnes du journal, la correspondance cite les exemples de la direction des Ressources financières, la direction des Ressources humaines, la direction des Affaires économiques, la direction de la Comptabilité matière et de la Normalisation, la direction du Centre national de développement informatique ou la division des Systèmes d'information ce vide dure depuis cinq ans. «C’est le secrétaire général qui, en plus de ses missions régaliennes, s'occupe de la gestion quotidienne de toutes ces directions qui sont privées de responsables. Une situation qui semble arranger plus d’un, au grand dam de la performance tant recherchée», regrette la correspondance.