«Les chercheurs ont donc développé, entre février et mai 2017, un outil permettant de mesurer chez chaque individu, le niveau d’infection par Loa Loa, afin de s’assurer que le traitement est sans risque», rapporte Investir au Cameroun.
Selon le magazine, si l’infection n’est pas trouvée ou si elle existe à un niveau en dessous duquel il n’existe pas de risque d’effets secondaires graves (ce qui est le cas de plus de 95% de la population), le traitement par le médicament «Mectizan» peut être donné.
En revanche, apprend-on, «si la personne présente un niveau d’infection trop élevé, alors elle ne reçoit pas le Mectizan et un protocole de traitement alternatif peut lui être proposé à titre individuel (la mise en place d’un tel traitement, qui s’étale sur quatre semaines, ne peut être envisagée pour toute la population)».
Ainsi, cette stratégie alliant un test préalable au traitement est dénommée Test and Treat (tester et traiter).
L’équipe du projet a mis au point un appareil permettant de mesurer précisément et rapidement (en moins de 3 minutes) le niveau d’infection par Loa Loa à partir d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt. Cet appareil, le LoaScope, est composé d’un petit dispositif optique grossissant relié à un smartphone. Il est donc parfaitement portable et adapté aux conditions d’utilisation de terrain.
En 2015, la stratégie Test and Treat a permis de traiter plus de 15 000 personnes de l’aire de santé d’Okola, dans la Région du Centre du Cameroun, sans aucun cas d’effet secondaire grave. Ce premier volet avait permis de démontrer la faisabilité d’une telle stratégie dans le cadre de traitements à large échelle.