Le président de l’Assemblée nationale (Pan) a mobilisé l’élite politique de l’Extrême-Nord dans l’optique d’amplifier la lutte contre le groupe djihadiste nigérian.
Un front nordiste contre Boko Haram. La détermination du Pan est réitérée le 30 juin dernier au cercle municipal de Maroua. Pour prendre part à ce forum régional sur la sécurité à l’Extrême-Nord, les participants sont sommés de présenter patte blanche (détecteur de métaux). Une manière pour l’officient principal, Cavaye Yeguie Djibril, de joindre l’acte à la parole. Etaient présents à ces assises d’actualité, un parterre constitué de membres du gouvernement, Dg de sociétés, parlementaires originaires de l'Extrême-Nord, préfets de la région de l'Extrême-Nord, chefs de cour, délégués régionaux et départementaux, maires des Communes de l'Extrême-Nord, opérateurs économiques, leaders des partis politiques représentés à Maroua, chefs traditionnels de 1er et 2e degrés, autorités religieuses, élites intérieures et extérieures, forces vives de l'Extrême-Nord. Par un discours fait de rigueur et d’exhortation, Cavaye Yeguie Djibril a appelé toutes les forces vives de l’Extrême-Nord à faire tout ce qui est à leur possible pour intensifier la lutte contre les Djihadistes de Boko Haram. «Je comprends que certains ne voulaient pas dénoncer les terroristes de peur de représailles. Il est important que l’on aille au-delà de ce sentiment de peur. Nous avons le soutien du chef de l’Etat et nous allons gagner cette guerre contre Boko Haram», dira la 3e personnalité du Pays.
Au sujet des enlèvements répétés des expatriés par Boko Haram, le Pan a appelé à la collaboration franche des chefs traditionnels notamment. Selon Cavaye Yeguie Djibril, leur collaboration avec nos forces de défense ne devrait souffrir d’aucune rupture. Les élus locaux ont été engagés séance tenante à porter ce même message auprès de leurs populations. La mobilisation suscitée par le Pan intervient après la sonnette d’alarme tirée à Yaoundé le 10 avril dernier. C'est-à-dire quelques jours après l’enlèvement à Tchéré des trois (3) religieux canadiens et italiens. Réunis ce jour-là autour de Cavaye Yeguie, l’élite nordiste s’était jurée de mettre sur pied un front contre Boko Haram. C’est désormais chose faite. La libération hier des pères Antonio Giovani Alligri, Paolo Marta (tous deux italiens) et de la Sœur Gilberte Bissiére, inaugure une nouvelle ère. Le front impulsé par Cavaye, en plus de soutenir l’intense activité militaire en cours dans l’Extrême-Nord, se veut une plateforme préventive contre d’éventuels enlèvements. «Notre action va mettre un accent sur le renseignement auprès de nos vaillantes forces déployés à la frontière nigériane. Nous avons récolté des fruits ces dernières semaines et ça va continuer ainsi», se réjouit un député du Mayo Sava. D’où la mise sur pied des comités locaux au niveau des départementaux et des arrondissements. L’initiative de l’élite de l’Extrême-Nord prend également en compte celle observée à longueur de semaine dernière dans les régions du Nord et de l’Adamaoua. D’autres recommandations fortes en faveur de la sécurité et contre le groupe djihadistes y ont également mobilisé grand monde.
Salomon KANKILI