«Ils ont dit que comme Paul Biya ne veut pas partir, ils vont mobiliser la masse critique pour un sit-in au Palais d’Etoudi jusqu’ à ce qu’il laisse le pouvoir. L’autre scenario, était qu’on le tue en montant quelqu’un dans sa garde rapprochée, comme on avait fait avec Kabila en RDC. Quand j’ai été au courant de ce complot, je me suis directement opposé», a-t-il déclaré dans une interview à Radio Balafon le 23 Juillet 2018, et relayé par le journal Essingan du jeudi 26 juillet 2018.
«Moi je propose donc qu’au lieu qu’on déstabilise le pays parce qu’on dit que Paul Biya est vieux, parce qu’on dit qu’il a gâté le pays, qu’on le laisse faire son dernier mandat, pour organiser son testament, pour organiser sa sortie de telle manière qu’on garde un bon souvenir de lui», a affirmé le président du Paddec au micro de radio Balafon.
Tout le dernier week-end durant, Jean de Dieu Momo a multiplié les déclarations. Il a soutenu premièrement que Paul Biya ne peut pas perdre d’élection face à une opposition en rangs dispersés.
Selon une analyse mathématique qui lui est propre, «Biya a eu 3,772 millions voix en 2011 contre 552 mille voix pour Fru Ndi sur 7,5 millions d’inscrits. La liste de cette année affiche à Elecam 6,3 millions voix. Soit moins qu'en 2011 après toilettage. Enlevez les trois millions de voix de Biya il reste combien à l'opposition à partager entre plus de dix candidats? 3,3 millions de votants. C'est mathématique!»
Pour Jean de Dieu Momo, «unis, l'opposition aurait pu gagner. Désunie, elle va se partager 3,3 millions de voix pour tromper le peuple alors qu'elle a légitimé le vote de M. Biya et pris son argent de campagne. Moi j’ai choisi de ne pas jouer la comédie ou de gagner de l'argent de campagne. Ai-je eu raison ou tort? L'histoire nous le dira».
En 2011, Jean de Dieu Momo avait été candidat à l’élection présidentielle. A l’époque, il appelait de tous ses vœux les Camerounais à faire partir Paul Biya du pouvoir. Sept ans plus tard, Me Momo dit faire une analyse froide de la situation sociopolitique du Cameroun. Conséquence, l’avocat n’est pas candidat à cette présidentielle.
Il va d’ailleurs plus loin en soutenant la candidature de celui qu’il pourfendait en 2011. Car pour lui, le combat politique n’est pas la guerre. Jean De Dieu Momo est l’un des signataires d’une déclaration de 20 opposants, publiée le 20 juillet 2018. Ils appellent tous à voter pour Paul Biya le 07 octobre 2018.