Le jeudi 23 mars 2017, la mise en bière et la levée du corps du professeur Joseph Mboui à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé ne s’étaient pas déroulées comme initialement prévues. Un désaccord sur le calendrier des obsèques de l’honorable Joseph Mboui entre l’épouse et la fille ainée de l’ancien ministre, avait bloqué pendant de longues heures le début de la cérémonie funéraire. La veuve a finalement fait appel aux autorités judiciaires pour imposer sa volonté d’inhumer son défunt époux ce samedi 25 mars 2017 et non le mois prochain comme le souhaitait sa fille ainée.
Réagissant aux comptes rendus de cette triste scène dans les journaux au Cameroun, Jacqueline Marguerite Mboui, la fille ainee de l’illustre disparu, a envoyé à notre rédaction, la mise au point ci-dessous.
--
Mise au point.
Je lis depuis le 23 mars, des publications orientées sur les obsèques de mon père, Joseph Mboui, suite au différend qui m’oppose, (la famille d'origine de mon père associée à moi) à ma mère qui vit en France depuis une dizaine d'années, avec qui je me suis toujours bien entendu et dont je ne discute pas la qualité d'épouse légataire.
En tant qu’ayant droit désireuse de faire respecter sa volonté connue de voir appliquer les traditions bassa’a dont il était imprégné, lui-même ayant organisé plusieurs obsèques selon ces rites ancestraux pour d’autres, je voulais qu'il en soit de même pour mon père.
Je tiens à apporter les précisions suivantes à l’opinion nationale.
Mon père était président honoraire du clan Ndog Njèe, membre de l’assemblée nationale, universitaire bien connu, qui a formé des générations de citoyens de notre pays. Toutes ces institutions devaient lui rendre hommage. Actuellement à Paris pour cause de désaccord avec ma mère, j’ai requis une mesure conservatoire auprès de la justice pour donner un temps de préparation convenable à la tradition et aux hommages académiques. Je l’ai fait parce qu’il n'a jamais été possible d'entamer le moindre dialogue avec l’autre partie de la famille représentée par ma mère. Je voulais profiter de ce temps pour venir au Cameroun et essayer, une fois de plus, de rechercher un compromis familial, dans l’espoir que la mesure conservatoire requise donnerait le temps d’aplanir tous les malentendus.
Mon avocat, malheureusement absent de Yaoundé lors de la levée des scellés avant l'heure énoncée du procès, n’a pas pu défendre mon point de vue.
Je voulais juste que mon père soit inhumé comme il l'espérait. Il n'y a eu aucune bagarre entre ma mère et moi (moi, étant à Paris) contrairement à ce que relatent certains journaux. Pour la mémoire de mon père qui a organisé une trentaine d'obsèques selon la tradition bassa'a, je referais ce référé s'il le fallait, car j’estime qu'il y a eu impréparation du fait de la programmation à la hâte de la date des obsèques. Cette date du 25 mars a été choisie par rapport à l'agenda de l'une de mes sœurs ayant un impératif professionnel à Paris. Ce n’est pas juste pour papa!
J'espérais donc faire reporter ces obsèques de trois semaines parce que la date avancée au lendemain du décès de papa, dans l'émotion, n’avait jamais été validée par la famille nucléaire et n’était même pas conforme aux obligations et contraintes de certains autres membres de la famille, dont moi-même et mon fils.
Les enterrements ne se déroulant pas les samedis de semaine pascale, la fille aînée que je suis a évoqué comme compromis à ma mère, la date du 22 avril, sachant que c’est la période des vacances de Pâques à Paris et que cela permettrait à tous d'être aux obsèques. L'ensemble de la famille du défunt aussi bien nucléaire que d'origine. Pour nous tous, c’est un évènement qui devait être à la hauteur du patriarche qu'était mon père. Pas des obsèques sans rites ancestraux du Mbog. Il est temps néanmoins, de le laisser partir en paix, par respect pour lui car je pouvais demander une procédure à la Cour Suprême pour faire surseoir à ces obsèques qui violent ses principes de vie.
Les funérailles existant chez les bassa’a, elles seront organisées plus tard par la famille d'origine de mon père et par le reste de la famille nucléaire Mboui, si elle veut s’y associer.
Tout ce que j’ai entrepris, je l’ai fait pour honorer la dignité de Joseph Mboui. Pas pour une quelconque bataille.
Jacqueline Marguerite Mboui.
--