Le Réseau des défenseurs des droits humains de l’Afrique Centrale (REDHAC) s’élève contre la sentence prononcée le 7 Septembre 2021 à Buea contre les 4 personnes accusées d’avoir participé au massacre de 7 élèves du collège Mother Francisca International Bilingual Academy de Kumba le 24 Octobre 2020. Sa directrice exécutive Maximilienne Ngo Mbe, a donné sa position le 17 Septembre 2021 sur Radio Equinoxe. Elle déclare que son organisation n’a rien su du déroulement de la procédure ayant abouti au procès des personnes déclarées coupables. « C’est le gouvernement qui a dit qu’une enquête a été ouverte. Au moment où on attendait les conclusions de l’enquête, comme ce fut le cas sur le massacre de Ngarbuh, on n’a rien entendu. On a juste appris qu’il y a eu quatre présumé coupables qui ont été condamnés à mort par fusillade », dit-elle.
Maximilienne Ngo Mbe explique que le REDHAC et d’autres certaines organisations de la société civile « sont contre la peine de mort ». Elle cite le Centre pour les droits de l’homme et de la démocratie que dirige Me Agbor Balla. Elle rapporte qu’il a fait une sortie « pour donner une position claire sur la question de la peine de mort ». L’activiste ajoute que « ce n’est parce que les autres le font que nous devons le faire. Nous sommes un peuple épris de paix comme on dit. L’Eglise, les traditions professent que le droit à la vie est un droit sacré », ajoute-t-elle, rappelant que le Cameroun a pris des engagements verbaux dans le sens de ne pas fusiller des gens sur la place publique.
Maximilienne Ngo Mbe soutient que la sentence infligée à ces 4 personnes est celle qui est prévue pour ceux qui commettent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Elle émet cependant des réserves sur le déroulement du procès. « Pour y arriver, il faut un processus qui débouche sur un procès équitable. Ce à quoi ils n’ont pas eu droit. Les avocats qui y étaient l’ont dit clairement. Dans un procès équitable, il faut s’assurer que la langue est comprise par le justiciable. S’il ne comprend que le pidgin et que vous lui parlez anglais ou français c’est déjà une entorse. Vous devez être assisté. Vous pouvez aussi récuser un Tribunal si vous le trouvez partial. Ils n’ont pas été accompagnés lors des auditions. Ils ont juste été renvoyés comme cela devant le tribunal militaire. Je le dis sous le couvert des avocats », argue Maximilienne Ngo Mbé.
Elle pense que parce que les faits étaient graves, le procès devait être public afin que les journalistes en rendent compte et que le public indigné par le crime écoute les présumés assassins et éventuellement les entende demander pardon.