Les jeunes Levis Gob Azah, Ivo Feh Fomusoh et Nivele Nfor Afuh incarcérés pour avoir échangé des SMS sur la secte Boko Haram, étaient le 19 octobre 2017, à la Cour d’appel du centre. C’est avec la mine triste qu’ils sont rentrés à la Prison principale de Yaoundé où ils sont détenus depuis décembre 2014. La Cour a décidé de reporter leur procès en appel au 16 novembre 2017. Pour Me Victorine Edzente le conseil des jeunes qui n’a pas caché sa déception, le Ministère public n’avait pas besoin de formuler cette demande de renvoi. «Le Ministère public a fait une demande de renvoi fantaisiste parce que l’audience était renvoyée pour débat ce jour», a-t-elle déclaré dans les colonnes de notre confrère Le Jour édition du 20 octobre 2017. Toutefois l’avocate espère qu’à la prochaine séance les débats pourront enfin s’ouvrir et que la procédure suivra son cours. «On va juste espérer que les débats s’ouvrent afin que la Cour d’appel puisse à son tour le moment venu rendre sa décision parce que ces jeunes ne sont pas des insurgés», a déclaré le conseil des mis en cause.
Rappelons que le 21 septembre 2017, 55 associations de la société civile ont saisi par une correspondance le Chef de l’Etat, pour lui demander la libération des trois jeunes. Pour la petite histoire, leur problème a débuté le jour où le dénommé Levis Gog Azah a reçu un message libellé comme suit «Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement : avoir validé une GCE A Level en quatre matières plus religion». Celui-ci l’a à son tour envoyé à son ami Ivo Feh Fomusoh qui l’a transféré à Nivele Nfor Afuh, élève de Première au Lycée Bilingue de Deido à Douala. L’enseignant de ce dernier tombé sur ledit message, a confisqué le téléphone et a alerté la police. Les trois jeunes ont donc par la suite été entendus à la division de la police judiciaire du Littoral, à la direction de la surveillance du territoire puis conduits à la prison principale de Yaoundé.
C’est le Tribunal militaire de Yaoundé qui les a condamnés pour non-dénonciation d’actes terroristes et complicité d’insurrection, le 2 novembre 2016.