Alain Fogue Tedom fait partie des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) arrêtés dans le cadre des rassemblements du 22 septembre 2020 et écroués dans plusieurs prisons du pays.
Le Trésorier national du parti de Maurice Kamto avait été interpellé dans la nuit du 21 au 22 septembre alors qu’il se trouvait devant la résidence du leader de son parti. Il a ensuite été détenu au SED (Secrétariat d’Etat à la Défense) pendant près de deux mois, avant d’être placé en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui.
Dans sa lettre de dénonciations, datant du 22 décembre 2020, M. Fogue affirme avoir été témoin, la nuit de son arrestation, de «traitements cruels, inhumains et dégradants» sur d’autres personnes qui avaient été arrêtées cette même nuit.
Il affirme aussi avoir été torturé psychologiquement durant sa détention au SED. «En effet j’ai été placé en isolement total, sans contact avec d’autres personnes, sans possibilité de lire, de regarder la télévision, d’écouter la radio, de lire les journaux, d’écrire, de parler 23 heures 55 minutes sur 24 heures pendant 43 jours. On ne me sortait de ma cellule que pour récupérer mon repas. Durant ma séquestration… à plusieurs reprises, mes enquêteurs ont tenté de m’arracher des signatures», dénonce l’homme politique.
L’universitaire fustige aussi des tortures physiques et morales subies par d’autres personnes détenues au SED sur la même période.
Pour lui, ces faits sont susceptibles d’être qualifiés d’«infractions ou de crimes». D’où la saisine du procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance du Mfoundi et le commissaire du gouvernement près le Tribunal Militaire de Yaoundé.