Cameroun - Justice: Calixthe Beyala veut faire sanctionner l’avocate française Dominique Fousse

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 26-Jun-2019 - 12h08   7884                      
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Me Dominique Fousse Facebook
La romancière reproche à la juriste le fait d’avoir commenté sur les réseaux sociaux l’action judiciaire qu’elle vient d’intenter au Cameroun contre la fondatrice du complexe scolaire Le Paradis des anges. L’écrivain de renom a décidé de saisir le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun « avant d’y donner une suite judiciaire ».

Calixthe Beyala en colère contre une avocate. La romancière en veut à Me Dominique Fousse. Elle lui reproche le fait d’avoir donné sur Facebook le 25 juin 2019 des détails sur l’action qu’elle vient d’intenter devant la justice camerounaise contre dame Mispa Ngo Hega. Dans le post de protestation publié sur le même réseau social mardi, la romancière s’étonne sans la citer de ce que la juriste française ait entrepris de parler de « son » affaire sur Facebook. Cela dit, elle annonce la riposte. « Je vais saisir le bâtonnier de l'ordre des avocats par respect pour cette profession avant d'y donner une suite judiciaire. Tout mon combat et je sais que je ne suis pas parfaite, a un seul objectif : faire bouger les lignes dans le bon sens pour que la société se porte mieux dans l'intérêt de tous ».

Dans son post intitulé « à moi les enfants de la veuve », Me Dominique Fousse qui serait avocate de l’accusée rapportait que « l' écrivaine Calixte Beyala a voulu faire arrêter Mispa Ngo Hega ce matin (mardi 25 juin 2019) ». Elle poursuivait sa narration en ces termes : « En effet un mandat d amener a été décerné contre la directrice de l école paradis des anges alors qu’elle n avait pas été convoquée préalablement. Ce mandat d amener est signé du Procureur de la République du Tribunal de Première instance de Yaoundé Centre administratif .Elle s est dirigée vers la police judiciaire de Douala ou elle a commencé d’être entendue. Elle doit se rendre à Yaoundé demain pour y poursuivre son audition a la Dpj. La décision du tribunal de Paris a eu le mérite d énerver notre illustre écrivaine qui entend se venger et faire intervenir ces amitiés agissantes. On ne peut laisser violer les libertés individuelles de cette façon. On a froid dans le dos .Où va- t- on?? Une justice instrumentalisée et au service ».

Calixthe Beyala a saisi la justice camerounaise à la suite de la plainte pour diffamation au sujet du complexe scolaire Le paradis des anges déposée contre elle en France par Mispa Ngo Hega. Condamnée, l’écrivaine avait dénoncé une dissimulation de procédure et déclaré avoir fait appel du verdict. C’était la suite d’une querelle qui dure depuis un bon moment et dans laquelle l’écrivaine franco-camerounaise s’oppose à l’implantation du complexe académique de Mme Ngo Hega tout près d’habitations dont la sienne, au quartier Makepe, à Douala. Après qu’un enseignant de cet établissement s’en soit prise à elle et qu’une vidéo de l’affrontement ait été diffusée sur Internet Calixthe Beyala a porté plainte et affirme avoir fait arrêter son adversaire de la vidéo. Elle accuse Mispa Ngo Hega de l’avoir fait provoquer et filmer pour lui nuire

Pour sa part, Dominique Fousse reçoit du soutien de la part de certains confrères. Ainsi de Me Christian Ntimbane Bomo, avocat camerounais inscrit au Barreau de Paris qui s’interroge : « Dominique Fousse menacée dans son exercice professionnel, que fait le conseil de l’ordre ? ». Il met aussi en garde l’écrivaine. « Madame Beyala, la justice camerounaise n'est pas votre paillasson. Vous croyez peut-être la tenir. Détrompez-vous. Nous ne vous laisserons pas faire. Aucune privatisation du service public de la justice dans notre pays pour des sombres intérêts égoïstes ne sera tolérée (...). Je vous donne encore ce conseil: cessez de prétendre intimider Maître FOUSSE qui ne fait que son travail en défendant cette pauvre dame du collège le paradis de Douala qui vient de vous faire condamner devant la justice française et à laquelle certainement vous voulez régler les comptes cette fois devant votre justice locale ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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